Par Roosevelt AROBAZAYAS
Bangui 3 novembre 2025 – (Ndjoni Sango): La justice centrafricaine poursuit l’examen du dossier Martin Joseph Figueira, jugé comme espion affilié à l’ONG Family Health International (FHI 360), poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation liés à des activités présumées de complot, d’espionnage et d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Selon le parquet, les actes reprochés à Figueira viseraient à compromettre la sécurité nationale et les intérêts fondamentaux de la République centrafricaine, sous couvert d’activités humanitaires.
Six chefs d’accusation sont au cœur du procès. Depuis le mercredi 29 octobre 2025, la Cour d’appel de Bangui examine les six chefs d’accusation retenus contre l’accusé de complot contre l’État, espionnage, incitation à la haine et à la révolte contre les institutions, complicité d’atteinte à la sûreté intérieure, complicité de trouble à la sécurité publique, et de tentative de déstabilisation du gouvernement.
Les débats, menés de manière contradictoire, opposent la défense de Me Nicolas Tiangaye, ancien bâtonnier de Bangui, au parquet général dirigé par Jean Vidal Damas. Deux témoins majeurs ont été entendus : Jean-Baptiste Kanga et Me Pabingui, consultant national de FHI 360.
Les pièces à conviction versées au dossier incluent notamment des téléphones portables contenant des échanges avec des chefs de groupes armés, ainsi que des enregistrements audio et visuels que la Cour examine pour déterminer la nature exacte de ces relations.
Le parquet affirme que Martin Joseph Figueira aurait entretenu des liens directs avec des factions rebelles opérant dans le sud-est du pays, dans le cadre d’un projet visant à capturer le chef de guerre Joseph Kony.
Selon l’accusation, cette mission aurait été motivée par un intérêt financier personnel, la capture de Kony étant assortie d’une récompense de 5 millions de dollars promise par le Département d’État américain.
Pour la justice centrafricaine, cette affaire revêt une importance stratégique majeure. Le parquet estime que les initiatives de Figueira, menées sans coordination avec les autorités nationales ni avec les forces internationales présentes en RCA, auraient pu mettre en péril la stabilité du pays et fragiliser les institutions républicaines.
Le procès, qui se déroule dans le calme et sous haute surveillance, devrait se poursuivre dans les prochains jours. La Cour entend encore plusieurs témoins et experts avant de statuer sur le sort de l’accusé.










































