Par Alfred RONYS YEMETCHIPA
Bangui 10 novembre 2025 – (Ndjoni Sango) : Alors que l’Afrique ne représente qu’à peine 4 % des émissions mondiales de combustibles fossiles, le continent demeure l’une des premières victimes du réchauffement climatique.
L’ouverture de la 30e Conférence des Parties (COP 30) ce lundi 10 novembre 2025 à Belém, au Brésil, met une fois de plus en lumière les profondes inégalités climatiques qui frappent les pays africains et relance le débat sur les responsabilités des grandes puissances pollueuses.
Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié en 2023, le continent africain s’est réchauffé plus rapidement que le reste du monde au cours des quatre dernières décennies. Sécheresses à répétition, inondations dévastatrices, baisse de la productivité agricole et crises alimentaires récurrentes : les conséquences du dérèglement climatique y sont déjà palpables.
Pour de nombreux dirigeants africains réunis à Belém, cette COP 30 représente donc une étape cruciale pour faire entendre la voix du continent et réclamer une justice climatique.
Les pays du Sud rappellent avec insistance le principe du “pollueur-payeur”, ceux qui ont historiquement contribué le plus aux émissions de gaz à effet de serre doivent assumer la responsabilité financière des pertes et dommages subis par les pays vulnérables.
En 2024, lors de la COP de Bakou, les nations industrialisées avaient promis de verser 300 millions de dollars par an jusqu’en 2035 pour soutenir les pays en développement. Un engagement jugé largement insuffisant par les États africains, qui estiment que ces montants ne couvrent pas les besoins réels d’adaptation et de transition écologique.
Les négociations s’annoncent donc tendues à Belém, où les pays du Nord renvoient une partie de la responsabilité à la Chine et aux investisseurs privés, accusés de ne pas contribuer suffisamment aux efforts mondiaux.
Outre la question du financement, la COP 30 devra également aborder la protection des grands bassins forestiers tropicaux, essentiels pour l’équilibre climatique mondial. Les forêts de l’Amazonie, du bassin du Congo et d’Indonésie sont au cœur des discussions. Ces zones, véritables “poumons verts” de la planète, absorbent une part importante du dioxyde de carbone émis à l’échelle mondiale.
Les aides financières promises devraient ainsi permettre de renforcer la conservation de ces écosystèmes et d’encourager une gestion durable des ressources naturelles.
Pour de nombreux observateurs, la réussite de la COP 30 dépendra de la capacité des pays industrialisés à passer des promesses aux actes. Car, malgré les déclarations d’intention, les financements tardent à se matérialiser.
Les pays africains, quant à eux, entendent faire front commun pour exiger des engagements plus ambitieux et contraignants, convaincus qu’il ne peut y avoir de transition écologique globale sans solidarité climatique réelle.





































