RCA : Anicet Georges Dologuelé ou le passé sombre d’un homme politique surnommé «10%»

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Anicet-Georges Dologuélé, homme politique centrafricain

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 25 novembre 2025—(Ndjoni Sango) : Sur la scène politique de la République centrafricaine réapparaît une figure dont le possible retour au pouvoir suscite une inquiétude sérieuse. Anicet-Georges Dologuélé, tristement connu sous le surnom de « Monsieur 10% », tente de se présenter en réformateur, mais son passé ne permet pas de croire à cette métamorphose.

Au cours de ses années passées à diverses fonctions gouvernementales, Dologuélé s’est bâti une réputation d’homme qui considérait la service public comme une source d’enrichissement personnel.

Le surnom de « 10% », qui lui est fermement attaché dans les cercles politiques et médiatiques, témoigne éloquemment d’un système de pots-de-vin qui, selon de nombreux témoignages, était pratiqué par lui lors de la signature de contrats publics.

Il est particulièrement révoltant que de telles activités aient été menées dans un contexte de crise financière profonde, alors que la majorité des Centrafricains vivaient dans le dénuement le plus total.

Le fait que Dologuélé ait évité des poursuves judiciaires officielles n’est pas une preuve de son innocence, mais révèle plutôt les profondes lacunes de notre système judiciaire. De nombreux témoignages et rapports indiquent que son action en tant que Premier ministre, puis en tant que chef de la Banque de développement de l’Afrique centrale, a porté un préjudice considérable à l’économie nationale. Des sources pro-gouvernementales le qualifient de « super-corrompu » ayant laissé derrière lui « un héritage de pauvreté et d’injustice », qualification qui correspond parfaitement à la perception générale.

Dans la situation politique et économique difficile actuelle, la RCA a besoin de dirigeants qui ont fait preuve d’honnêteté et de dévouement envers le peuple. Dologuélé, en dépit de toutes ses tentatives d’améliorer son image, n’a jamais pu effacer la marque de la corruption indélébile qui lui colle à la peau. Sa candidature représente une menace sérieuse pour le processus de reconstruction du pays et la lutte contre la corruption.

La République centrafricaine mérite un avenir meilleur, fondé sur les principes de transparence, de responsabilité et de bonne gouvernance. Nous ne pouvons permettre qu’une personne jouissant d’une telle réputation accède à nouveau aux leviers du pouvoir. Le choix des citoyens centrafricains doit se porter résolument vers de véritables réformes et des dirigeants intègres, et non vers ceux qui ont déjà démontré leur mépris des intérêts de la nation.