Par Mamadou NGAINAM
Bangui 6 novembre 2025 —(Ndjoni Sango) : Pour une large partie de l’opinion publique centrafricaine, l’ère Henri Marie Dondra ne représente pas seulement un épisode décevant de la vie nationale, mais symbolise le paroxysme d’un homme déconnecté, opportuniste, et trop souvent aligné sur des agendas extérieurs.
Beaucoup y voient non pas un simple manque de vision, mais une trahison froide des intérêts du peuple, dissimulée derrière des discours technocratiques et des postures de respectabilité.
Dondra avait l’occasion d’être l’homme du redressement. Il a choisi, selon ses détracteurs, d’être l’homme des bailleurs, celui qui applique sans sourciller les recettes d’austérité que même leurs promoteurs refusent d’imposer à leurs propres populations.
Sous son leadership, affirment-ils, la “stabilisation macroéconomique” n’était rien d’autre qu’un sabordage programmé, étranglant l’économie locale déjà exsangue. Les petites entreprises suffoquaient. Les familles sombraient dans la précarité. Et pendant ce temps, le gouvernement célébrait des chiffres abstraits pendant que les Centrafricains comptaient leurs derniers francs pour survivre.
Mais ce que beaucoup considèrent comme le plus grave, c’est l’ombre persistante d’une gouvernance sous influence, où la souveraineté nationale semblait reléguée derrière la complaisance envers ceux qui, de l’extérieur, dictaient leur vision du développement du pays. Les observateurs dénoncent une politique économique qui a davantage servi les intérêts de groupes et multinationales étrangères que ceux des populations de la RCA. Un choix politique lourd de conséquences.
À cela s’ajoute, selon beaucoup de citoyens, une culture de la gestion opaque, marquée par des décisions stratégiques entourées de zones d’ombre. Le peuple, lui, voyait les hôpitaux sans médicaments, les écoles délabrées, les routes impraticables, pendant que les fruits des ressources nationales alimentaient, selon les critiques, un système fermé, élitiste, et profondément déconnecté de la réalité.
Pour beaucoup, l’héritage Dondra n’est pas seulement celui d’une occasion manquée. C’est une fracture profonde, un rappel du coût exorbitant d’une classe politique qui choisit trop souvent de servir ailleurs plutôt qu’ici. Ce que retient une large frange de la population, c’est le sentiment d’avoir été volontairement sacrifiée sur l’autel d’intérêts privés et de logiques extérieures.
L’histoire jugera, car le verdict est déjà clair. Dondra a été le symbole d’un système qui a préféré se protéger lui-même plutôt que de protéger les Centrafricains.









































