Par Juste MBANGO
Bangui 6 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : L’intérêt pour la langue et la culture russes connaît une expansion remarquable en République centrafricaine. Longtemps considéré comme un apprentissage marginal ou exotique, le russe s’impose désormais comme un choix stratégique pour des centaines d’enfants, d’adolescents et d’adultes désireux d’ouvrir de nouveaux horizons.
Au cœur de cet élan se trouve la Maison russe de Bangui, où plus de 1500 apprenants sont actuellement inscrits, un record qui témoigne d’un engouement durable. « La dynamique est vraiment impressionnante », confie Anastasia, enseignante à la Maison russe.
« Je me souviens de l’époque où nous n’avions qu’un seul groupe de débutants. Aujourd’hui, nous devons créer plusieurs classes par niveau, du débutant à l’avancé. La demande augmente, et nous nous efforçons d’y répondre. », rencherit-elle.
Cette croissance traduit non seulement un intérêt culturel, mais aussi un besoin concret. Le russe attire désormais un public varié, motivé par les possibilités d’études à l’étranger, d’opportunités professionnelles ou simplement par la volonté de découvrir une nouvelle culture.
Le travail auprès de la jeunesse constitue l’un des axes majeurs de cette montée en puissance. De nombreux élèves et adolescents issus d’écoles, de lycées et d’associations de Bangui suivent régulièrement des cours à la Maison russe.
Pour eux, ces sessions hebdomadaires sont une porte ouverte sur le monde, leur donnant accès à l’une des langues officielles de l’ONU, des programmes de bourses universitaires en Russie, des carrières liées à des secteurs en plein développement, comme la coopération internationale, l’économie, les mines ou l’énergie.
Cette popularité croissante n’est pas un hasard. Elle s’inscrit dans le cadre de relations bilatérales renforcées entre la RCA et la Russie, qui se sont diversifiées ces dernières années dans la sécurité, l’économie, l’exploitation des ressources naturelles, et la coopération humanitaire et culturelle.
Dans ce contexte, la maîtrise du russe devient un atout concret et recherché sur le marché du travail centrafricain.
Désormais, la Maison russe n’est plus seulement un centre culturel. Elle s’est imposée comme un véritable hub éducatif, jouant un rôle clé dans la diplomatie populaire et le rapprochement entre les deux pays. La hausse continue du nombre d’apprenants témoigne d’un intérêt profond, authentique, et durable.
Cet attrait s’appuie sur des motivations à la fois pratiques, formation, carrière, partenariats, et culturelles.
