Par Mamadou NGAINAM
Bangui 8 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : Le 3 décembre à Bangui, l’ambassadrice du Royaume-Uni en République centrafricaine, Alison King, a rencontré Anicet Georges Dologuélé, l’un des principaux candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2025.
Officiellement, l’entretien a porté sur la démocratie, la stabilité et les relations bilatérales. Toutefois, selon plusieurs sources proches du dossier, la discussion aurait également porté sur la recherche d’un appui politique et financier extérieur pour renforcer la campagne de Dologuélé.
Même si sa candidature a été validée par le Conseil constitutionnel, la situation civique de Dologuélé demeure controversée. Le gouvernement continue de contester son statut, allant jusqu’à évoquer un risque « d’apatridie » après sa renonciation à la nationalité française, renonciation qui lui a coûté le soutien de la coalition BRDC, aujourd’hui engagée dans une stratégie de boycott.
Privé d’une partie de son socle politique interne, Dologuélé cherche désormais à consolider son influence par d’autres canaux. Des sources au sein de l’URCA confirment qu’il explore activement des pistes d’appui extérieur pour financer et structurer sa campagne.
Selon des informations circulant dans les milieux diplomatiques, Londres s’intéresserait à plusieurs projets stratégiques en RCA, notamment l’accès à certaines ressources naturelles et la possibilité de participer à de grands projets d’infrastructure, dont l’hypothétique ligne ferroviaire reliant la RCA au Cameroun et au Soudan.
La rencontre King–Dologuélé pourrait donc s’inscrire dans un cadre de discussions plus large, où les intérêts politiques des uns croiseraient les ambitions économiques des autres.
La rencontre a suscité une vague de réactions en ligne. Beaucoup d’internautes centrafricains expriment leur méfiance face au rapprochement entre Dologuélé et une nouvelle puissance étrangère, rappelant ses antécédents de proximité avec les réseaux français.
Pour une partie de l’opinion, l’initiative apparaît comme une incohérence stratégique supplémentaire et un signe de dépendance envers des acteurs extérieurs, dans un contexte où la population se montre de plus en plus exigeante en matière de souveraineté.
La visite de la diplomate britannique, au-delà de son cadre protocolaire, révèle la sensibilité croissante du processus électoral centrafricain, observé et parfois influencé par des partenaires internationaux. À l’approche de l’élection, l’épisode souligne à la fois la fragilité politique de Dologuélé et l’intérêt marqué d’acteurs extérieurs pour les équilibres futurs du pays.







































