Par Juste MBANGO
Bangui 15 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : Dans le cadre des élections législatives du 28 décembre prochain, Prisca Mamadou, se démarque par son projet axé sur la relance du commerce local, le soutien à l’entrepreneuriat des jeunes et la promotion de la paix sociale. Un programme qu’elle juge réaliste et porteur d’espoir pour sa circonscription.
Dans un paysage politique dominé depuis longtemps par les figures masculines, la candidature Prisca Mamadou, entrepreneure et militante associative, vient bousculer les codes dans le 1er arrondissement de Bangui. À 48 ans, cette femme dynamique se lance pour la première fois dans la course aux législatives. Son mot d’ordre : « Développement local, paix durable et autonomisation économique ».
Une voix pour les sans-voix
Née à Bangui en 1977, Prisca Mamadou a grandi dans un milieu modeste, au sein d’une famille attachée aux valeurs de travail, d’éducation et de respect. Très tôt confrontée aux réalités difficiles de la vie quotidienne et aux inégalités de genre, elle forge son caractère sur les bancs du lycée.
Femme de terrain et entrepreneure engagée, elle transforme chaque obstacle en moteur de réussite. Aujourd’hui, forte de son parcours, elle entend porter la voix des oubliés et promouvoir un modèle de société fondé sur l’équité, l’initiative économique et la paix sociale.
« Je ne suis pas une politicienne de carrière. Je suis une femme du peuple, qui veut que les choses changent concrètement », affirme-t-elle avec assurance. C’est ce contact de proximité qu’elle veut ramener à l’Assemblée nationale.
Un programme centré sur trois axes :
- Développement du commerce local
Prisca veut créer un fonds d’appui aux petits commerçants et soutenir la modernisation des marchés du 1er arrondissement. Elle propose aussi un partenariat avec les praticiens des petits commerces pour offrir des microcrédits aux vendeuses à la sauvette et formaliser leurs activités.
Promotion de l’entrepreneuriat jeune et féminin
Son projet inclut la mise en place d’un incubateur local pour former les jeunes aux métiers porteurs : TIC, artisanat, agriculture urbaine. Elle souhaite aussi faire voter une loi incitative sur les PME afin de réduire les impôts sur les jeunes entreprises.
- Paix et cohésion sociale
« Il n’y aura pas de développement sans sécurité ni dialogue », soutient-elle. Elle compte appuyer les structures locales de médiation et renforcer les campagnes de sensibilisation dans les quartiers souvent touchés par les tensions communautaires.
- Une campagne de proximité
Depuis le lancement officiel de sa campagne, Emmanuela sillonne les quartiers de son arrondissement, à pied, saluant les commerçants, dialoguant avec les jeunes et écoutant les doléances. Elle ne compte pas sur les affiches géantes, mais sur le bouche-à-oreille et les rencontres communautaires.
« Je ne viens pas avec de grandes promesses. Je viens avec un plan, réaliste et réalisable« , martèle-t-elle.
Lutter contre le chômage par l’action : Prisca Mamadou, une entrepreneure candidate engagée
Sa candidature est aussi un appel à la participation politique des femmes. « Si nous restons derrière, personne ne portera nos combats. Il est temps que les femmes prennent la parole, pas seulement dans les marchés, mais aussi dans les institutions. »
Titulaire d’un master en comptabilité et gestion des entreprises obtenues à l’Université de Bangui, Prisca Mamadou fait rapidement le choix de l’action. En 1999, elle se lance dans l’entrepreneuriat et fonde plusieurs structures, dont Béafrica-Construction, Les 3 Filles, ainsi qu’une agence Western Union installée au cœur de Bangui. Ses activités couvrent des secteurs variés : livraison de matériel militaire, fournitures de bureau et construction immobilière.
Mais le contexte centrafricain, marqué par les conflits armés, l’instabilité politique et les difficultés économiques, freine l’élan de nombreux entrepreneurs. Malgré tout, Prisca ne baisse pas les bras. Déterminée, elle continue à investir et à croire en la capacité des Centrafricains à créer de la richesse localement.
Aujourd’hui, c’est avec cette même énergie qu’elle entre en politique, convaincue que l’entrepreneuriat est une clé pour lutter durablement contre le chômage et restaurer la dignité sociale.
Un scrutin à fort enjeu
Le 1er arrondissement est souvent considéré comme stratégique à Bangui. En lice contre toute attente, Prisca Mamadou convaincre au-delà de son cercle de fidèles. Mais elle croit fermement en sa vision : « Je suis prête. Et le 28 décembre, c’est la voix du changement que je veux porter. »
Prisca Mamadou incarne bien davantage qu’une entrepreneure accomplie : elle se présente comme un véritable symbole d’espoir et de persévérance pour la jeunesse du 1er arrondissement, et plus particulièrement pour les femmes.
Son itinéraire remarquable atteste que l’entrepreneuriat au féminin, loin d’être une utopie, constitue une voie légitime et prometteuse. Mieux encore, il s’affirme comme un levier essentiel dans le processus de transformation sociale, économique et culturelle de la République centrafricaine.







































