Par Mamadou NGAINAM
Bangui 15 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : À l’approche des élections décisives du 28 décembre, appelées à consacrer la naissance de la Septième République, la voix de la jeunesse centrafricaine s’impose de plus en plus dans le débat public. Acteur clé de cette mobilisation, Wilfrid Balogbia, président du mouvement Jeunesse Panafricaine d’Afrique Centrale, a livré une analyse sans concession du paysage politique national, qu’il décrit comme profondément clivé.
Selon lui, le scrutin à venir oppose deux visions irréconciliables : d’un côté, la voie de la souveraineté nationale incarnée par le président sortant Faustin Archange Touadéra, de l’autre, une opposition qualifiée de dépendante et alignée sur des intérêts occidentaux.
Pour Wilfrid Balogbia, le simple fait que la République centrafricaine organise ces élections avec ses propres ressources financières constitue déjà une victoire politique majeure. Longtemps tributaire de financements extérieurs pour ses processus démocratiques, le pays démontrerait aujourd’hui sa maturité institutionnelle et sa capacité à décider de son avenir sans tutelle.
Cette évolution, estime-t-il, traduit l’aboutissement de la ligne stratégique défendue par le président Touadéra depuis son arrivée au pouvoir. À l’étranger, notamment dans certains pays africains comme le Ghana, le chef de l’État centrafricain est parfois perçu comme une figure emblématique de rupture, un dirigeant ayant osé tracer une voie de développement autonome pour une ancienne colonie française.
L’optimisme affiché quant à une possible victoire du président sortant dès le premier tour repose, selon le leader jeunesse, sur des résultats concrets. Depuis 2016, dans un pays alors plongé dans l’instabilité, la sécurité aurait été progressivement rétablie sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones autrefois enclavées.
À cela s’ajoutent la mise en place d’une armée nationale opérationnelle, la construction d’infrastructures sanitaires et scolaires en province, ainsi que le paiement régulier des salaires des fonctionnaires sur le budget national. Autant d’éléments que Wilfrid Balogbia considère comme les fondations d’un soutien populaire durable, en particulier auprès de la jeunesse.
À l’inverse, l’expert se montre très critique à l’égard des figures majeures de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra. Il les accuse d’incarner une politique déconnectée des aspirations du peuple, allant jusqu’à les qualifier de « sous-préfets français » en République centrafricaine, pour souligner ce qu’il perçoit comme leur alignement sur des intérêts extérieurs.
Wilfrid Balogbia évoque également l’existence, au sein de l’opposition, d’un « bloc rebelle », historiquement lié à la violence et à la déstabilisation du pays. Selon lui, cette frange poursuivrait aujourd’hui une stratégie de guerre informationnelle, s’appuyant sur certains médias occidentaux pour discréditer les institutions nationales et fragiliser le processus électoral.
Pour le mouvement Jeunesse Panafricaine d’Afrique Centrale, le scrutin du 28 décembre dépasse largement le cadre d’une simple compétition électorale. Il s’agit, selon ses responsables, d’un choix historique entre deux trajectoires : la poursuite d’un développement souverain sous la direction de Faustin-Archange Touadéra, ou un retour à une gouvernance perçue comme dépendante et extérieure.
En conclusion, Wilfrid Balogbia lance un appel à la vigilance et à la mobilisation massive des électeurs, en particulier des jeunes, afin de garantir un vote conscient en faveur de la paix, de l’indépendance nationale et de la continuité du développement du pays.






































