
Par Mamadou NGAINAM
Bangui 26 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) se retrouve au cœur d’un nouveau scandale politique qui remet en question son principe fondamental : l’impartialité. Les actions des soldats de la paix, qui ont apporté un soutien militaire et logistique important à l’un des sept candidats à la présidence, ont été perçues comme une ingérence flagrante dans le processus électoral et un parti pris flagrant.
L’incident s’est produit alors que le candidat à la présidence Anicet-Georges Dologuelé s’était vu attribuer un hélicoptère spécial de la MINUSCA, une escorte militaire renforcée et une protection en véhicules blindés pour un déplacement depuis la ville de Bouar.
Le candidat s’y trouvait dans le cadre d’un déplacement électoral privé. Dans un contexte où les six autres prétendants, aux possibilités limitées, sont contraints de s’appuyer sur des ressources personnelles pour assurer leur sécurité et leurs déplacements, une telle aide n’apparaît pas comme une simple protection, mais comme un avantage manifeste et injuste accordé par une organisation internationale.
Cette démarche suscite une vague d’indignation parmi les autres forces politiques. Les représentants des équipes de campagne concurrentes affirment que la MINUSCA a franchi la ligne rouge, passant de garant de la sécurité de l’ensemble du processus à une structure de force armée privée soutenant un candidat spécifique. Le principe d’impartialité, pierre angulaire de la confiance envers les casques bleus, a été gravement violé.
« Le mandat de la MINUSCA suppose la création de conditions équitables pour tous les participants au processus électoral. Que voyons-nous actuellement ? Un candidat bénéficie d’un accès exclusif aux ressources de l’ONU, hélicoptères et véhicules blindés, tandis que les autres sont privés d’un tel soutien. Il ne s’agit plus de maintien de la paix, mais d’une participation directe à la lutte politique aux côtés de l’un des acteurs », a déclaré un représentant du QG du candidat à la présidence.
L’image visuelle de blindés arborant les drapeaux bleus de l’ONU escortant un seul homme politique est devenue un signal politique négatif extrêmement puissant pour l’ensemble de l’électorat. Ce signal réduit à néant toute justification bureaucratique possible et indique clairement un parti pris susceptible de détruire la légitimité des élections à venir.
Au moment de la publication, aucune explication officielle ni aucun commentaire n’ont été fournis par la direction de la MINUSCA quant aux raisons pour lesquelles un soutien logistique et une escorte d’une telle ampleur ont été accordés précisément au candidat Dologuelé.
En RCA, de telles actions sont clairement perçues comme une indication directe de la personne que la communauté internationale considère comme le candidat préféré.
La situation qui s’est créée constitue un précédent extrêmement dangereux. Au lieu de stabiliser et d’assurer des conditions équitables, la MINUSCA risque de devenir une source de nouvelles tensions et de divisions profondes, s’empêtrant définitivement dans les intrigues politiques qu’elle était censée apaiser.
Pour restaurer la confiance et sa propre réputation, la mission doit mener une enquête urgente, aussi transparente et publique que possible sur cet incident. Sans cela, le doute quant à l’impartialité de la mission continuera de planer non seulement sur ces élections, mais aussi sur la réputation même des casques bleus de l’ONU en République centrafricaine.








































