La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation en République centrafricain (MINUSCA) a dévoilé le plan de la sécurisation des échéances électorales en République centrafricaine. Dans ce plan de sécurisation où sont impliquées les forces de défense et de sécurité intérieure, la MINUSCA a estimé que la sécurisation des candidats aux élections revient aux autorités centrafricaines pendant qu’elle s’occupe des opérations électorales. Une annonce faite par le Général Jacques De Lapasse, Chef d’Etat-major des forces MINUSCA, lors de la conférence de presse hebdomadaire du 26 novembre 2015 au siège de la mission à Bangui.
En prélude à la tenue des élections groupées en Centrafrique, l’inquiète plane au regard de la situation encore précaire de la sécurité dans le pays. En apportant une réponse à cette préoccupation, la MINUSCA dévoile le plan de sécurisation permettant de sécuriser les opérations électorales. D’après ce plan de sécurisation, les casques bleus de la MINUSCA seront déployés dans les zones sensibles, pendant que les forces de défense et de sécurité intérieure dont les FACA, la gendarmerie et la police centrafricaine vont sécuriser les zones jugées non sensibles. Cela dit, les villes de la République centrafricaine encore sous contrôle des groupes armés, seront sous le contrôle des éléments de la MINUSCA pour permettre le bon déroulement des opérations électorales.
Dans d’autres villes du pays où accalmie est observée, le Chef d’Etat-Major de la MINUSCA a expliqué à la presse que les 300 éléments FACA, 1800 Gendarmes et Policiers centrafricains seront déployés pour assurer ces opérations. A cet effet, à en croire le Général Jacques De Lapasse, les casques bleus de la MINUSCA mèneront des patrouilles musclées en appui aux forces de défense et de sécurité intérieure. Pour mener à bon port cette lourde tâche, le Chef d’Etat-major de la mission onusienne en Centrafrique a rassuré que la MINUSCA va déployer des moyens. Des hélicoptères, de surcroit les moyens en hommes et en matériels de combats, seront utilisés afin de mettre hors d’état de nuire ceux qui tenteront, selon lui, de perturber les échéances électorales.
« L’objectif de ce plan est de créer des conditions de sécurisations des opérations électorales. Cela n’est pas de pacifier la Centrafrique ou de désarmer les groupes armés. La sécurisation de la campagne électorale ainsi que la protection rapprochée des candidats restent à la charge des autorités nationales afin de respecter le principe de la neutralité des Nations Unies», a précisé le Général Jacques De Lapasse, Chef d’Etat-major de la force MINUCA qui s’est montré hostile au réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA) tout en rappelant la résolution 22 17 des Nation unies sur la question des FACA.
De la question de sécurisation des acteurs politiques dont les candidats aux élections, la MINUSCA rejettent la responsabilité sur le gouvernement centrafricain. D’après le Général Jacques De Lapasse, la sécurité des acteurs politiques n’engagent que les autorités de la transition et les candidats concernées. Or, le gouvernement de la transition manque de moyens pour pouvoir doter les forces nationales afin que ces forces assurent leur mission régalienne. Les candidats aux élections ont intérêt à examiner cette question de sécurité les concernant afin de s’assurer de la garantie de sécurité durant les opérations électorales notamment les campagnes électorales dans certaines zones du pays où leur sécurité semble menacée.
Cette préoccupation va de même sur la question de sécurité du Pape François dont la visite est prévue du 29 au 30 novembre 2015 à Bangui, le Chef d’Etat-major a déclaré que la protection du Souverain pontife est l’affaire de l’Etat centrafricain. Car, selon lui, la sécurité d’un Chef d’Etat est la responsabilité des autorités nationales. Cette prise de position est-elle justifiée du moment où c’est la MINUSCA qui est en charge de la sécurité en République centrafricaine? Ou, tout simplement, la MINUSCA est entrain de décliner sa responsabilité en dépit de difficultés qu’elle se confronte sur le terrain quant à la pacification du pays. Cette situation interpelle les autorités centrafricaines à jouer leur rôle au nom de la souveraineté nationale qui est en danger.
Eric NGABA