Par Erick NGABA
Bangui 8 juillet 2018-Ndjoni Sango : La tenue d’un unième dialogue politique initié par l’Union africaine continue de faire couler des salives et tant d’ancres en République centrafricaine. Ce dialogue devant réunir le gouvernement et les groupes armés ne cesse de susciter les réactions des organisations dans le pays dont celle du comité de soutien au président centrafricain Faustin Archange Touadera.
Le dialogue politique sur la crise centrafricaine à l’initiative de l’Union africaine est annoncé à coup de trempette et de tam-tam en République centrafricaine. Jusque-là, c’est toute une cacophonie qui se fait tout autour de la tenue dudit dialogue. Le flou qui entoure dialogue laisse perplexe les Centrafricains qui ne comprennent les enjeux.
Une chose est cependant certaine, de nombreux centrafricains se posent un certain nombre de questions sur les tenants et les aboutissants de ce dialogue qui de toute évidence est décidé et imposé d’ailleurs et pour lequel ils n’ont pas été consultés.
A cet effet, le comité de soutien au président Touadera se réserve et pose un certain nombre des questions sur les enjeux.
« En effet, pourquoi ce dialogue doit il réunir exclusivement le gouvernement avec les groupes armés ? Quelle place réserve-t-on aux victimes de cette crise, à la vraie société civile, aux vrais acteurs politiques qui eux-aussi ont leur mot à dire ? S’inspirant du passé ou des accords ont été conclus par ces mêmes groupes armés et sont demeurés lettre morte, que peut-on attendre d’un énième accord entre gouvernement et groupes armés et quelle est la garantie que ces bourreaux vont respecter leur parole et s’engager résolument vers la paix ? N’est pas un schéma « Libreville bis » qui est en train de se dérouler sous nos yeux ? Pourquoi tenir ce dialogue en dehors des frontières nationales alors que de telles assises ont déjà pu être organisées à Bangui ? », se demande le comité de soutien au président Touadera, par le biais du porte-parole dudit comité, Blaise Didacien Kossimatchi.
Autant de questions hantent l’esprit du comité qui estime que personne n’est dupe. Pour le comité de soutien, il s’agit-là d’une manipulation de plus ne visant qu’à légitimer les revendications des groupes armés, notamment leur amnistie et leur entrée au gouvernement au détriment des victimes et du peuple centrafricain qui se meurt à petit feu.
« La république Centrafricaine reste et demeure un souverain. Au nom de cette souveraineté, principe angulaire des relations entre Etats, il est inadmissible qu’un diktat vienne de l’Union Africaine pour fragiliser davantage un régime démocratiquement élu et favoriser des bandits de grand chemin dans leur quête effrénée du pouvoir qu’ils veulent obtenir au prix du sang des centrafricains », a ajouté Blaise Didacien Kossimatchi.
Pour le comité de soutien, le peuple centrafricain a beaucoup souffert et veut enfin croire au retour d’une paix véritable et de l’unité.
« Oui à un dialogue inclusif qui se tient sur le territoire national et qui prend en compte les victimes tout en rejetant l’impunité » a renchérit le porte-parole du comité de soutien à Touadera.
Le comité de soutien en appelle à l’ensemble de la communauté internationale, à la jeunesse centrafricaine et à tous les centrafricains pour barrer la route à ce qu’il qualifie de tentative malicieuse de l’Union Africaine.
Pour le comité, c’est avec la complicité de certains Centrafricains bien identifiés que cette initiative vise à déstabiliser le régime de Faustin Archange Touadera. Pour le comité, cela favorise la prise du pouvoir par des criminels de guerre et autres bandits de grand chemin bien connus.