Par Erick NGABA
Bangui 19 juillet 2018-Ndjoni Sango : Les taxi-motos n’ont dorénavant pas l’accès au centre-ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine. C’est décision émane de la Direction de police du gouvernement, particulièrement du ministère de l’intérieur chargé de la sécurité publique, qui veut mettre de l’ordre dans la circulation des engins au centre-ville de Bangui. Cette décision qui a déjà pris effet depuis début de la semaine en cours porte a rencontré l’agrément de l’association des taxi-motos qui enclenche des discussions avec les autorités sécuritaires.
La décision de non accès des engins à deux roues du type commercial a été perçue comme un coup de fouets pour les conducteurs des taxi-motos. Cela a surpris plus d’un dès sa mise en exécution le lundi dernier. Car, certains commerçants, fonctionnaires et agents de l’Etat, préfèrent prendre les taxi-motos pour se rendre sur les lieux de leurs activités, vue la rapidité de ces engins à deux roues.
Certains obtempèrent à cette décision pendant que d’autres s’entêtent en défiant les agents de la police qui bloquent les artères du centre-ville. Ceux qui enfreignent cette décision trouvent ces agents de police sur leur chemin. Ils tombent nez à nez avec les policiers qui quadrillent tous les axes entrant au centre-ville de Bangui.
Pris dans les filets de la police, ils doivent verser une amande de 15.000 FCFA pour pouvoir récupérer leurs motos qui constituent pour eux un gagne-pain quotidien. Plusieurs conducteurs de taxi-motos voient leurs engins confisquer par les agents de la police, qui aussi, trouvent une bonne occasion de rançonner.
Ayant constaté les dérapages de certains conducteurs des taxi-motos et ce qu’ils qualifient de rackette, l’association des taxi-motos s’est vue dans l’obligation de prendre le devant de la situation. Plusieurs membres de cette association, circulent au centre-ville de Bangui pour sensibiliser leurs compagnons sur cette nouvelle décision de la police.
« Nous sommes là pour sensibiliser nos pairs conducteurs de taxi-motos sur la décision de la police qui nous interdit de circuler au centre-ville. Notre travail vise ceux qui continuent de s’entêter en circulant dans le centre-ville », a expliqué Wilfrid, un membre de l’association des taxi-moto.
Pour éviter aux taxi-motos de tomber dans les filets de la police qui leur soutirer des sous, les membres de l’association font la chasse aux conducteurs des taxi-motos récalcitrants. Une fois attrapés ces derniers, les membres de l’association les conduisent à leur bureau afin d’appeler les propriétaires des motos en vue d’un échange sur la décision de la police.
En interdisant les taxi-motos d’accéder au centre-ville, la police a indiqué trois têtes de stationnements aux conducteurs. La sorite Est, c’est à la hauteur de l’agence FAO, et la sortie Sud est indiqué à la hauteur de la société FOBERD, pendant que la sortie nord se trouve à la hauteur du Terminus en face de la Cathédrale de Bangui. L’association des conducteurs des taxi-motos a entamé des discutions avec la direction de la police depuis le début de cette décision afin des cadres appropriés sur les points des stationnements.
« Nous adhérons à cette décision qui nous interdit de circuler au centre-ville. Mais il y a certaines choses à recadrer. Car, les conducteurs ne peuvent stationner sous le soleil et de voir comment les taxi-motos peuvent quitter le 7ème arrondissement avec les clients pour atteindre d’autres localité en traversant le centre-ville. Nous ne faisons pas autres choses que de chercher nos pains quotidiens. Mais si on ne nous met pas dans de bonnes conditions, c’est qu’on ne nous facilite pas la tâche. Nous sommes encore en discussion avec les responsables de la police », a expliqué Franck Ngaïkom, Secrétaire Général de l’association des taxi-motos.
A défaut de moyens de transport, les taxi-motos sont devenus des moyens de déplacement très prisés en Centrafrique. En dépit de multiples cas d’accident qu’ils ne cessent de créer au quotidien, les taxi-motos sont devenus un métier des jeunes désœuvrés et chômeurs dans le pays. Mais, ces activités qui demeurent dans l’informel ne sont pas encore régulées par le gouvernement.