Par Erick NGABA
Bangui 25 septembre 2018—Ndjoni Sango : Une réunion de haut niveau sous le thème: « éliminer la violence sexuelle et sexiste et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les milieux humanitaires » s’est tenu en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New-York. A cet effet, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a dressé le sombre tableau pour le cas de la République centrafricaine.
En République centrafricaine, l’on suppose que les conflits armés ont contribué à l’augmentation des cas de violences sexuelles et les agressions physiques les traitements inhumains et dégradants des femmes et des jeunes filles. Le président centrafricain a fait observer que les crises humanitaires actuelles sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus longues et aucune région n’est aujourd’hui épargnée. Il faut alors, se donner les moyens de protéger la dignité vulnérables.
« J’ai accepté de présider cet évènement de haut niveau sur l’élimination de la violence sexuelle et sexiste et la protection de la santé et les droits des femmes et des enfants dans les milieux humanitaires parce que je suis personnellement persuadé que nous ne pouvons garantir l’épanouissement de nos sociétés, tant humainement qu’en terme de développement économique, si nous ne sommes pas en mesure de protéger l’intégrité et la dignité des populations les plus vulnérables », a déclaré en substance Faustin Archange Touadera.
Ce phénomène n’épargne par le continent africain, si bien que de nombreux pays sont confrontés à une crise humanitaire en raison du terrorisme, de conflits ou de situations d’après conflit. Les conflits et les catastrophes naturelles contribuent à l’instabilité, à la fragilité et au déplacement massif des personnes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières.
D’après Faustin Archange Touadera, les conflits et les déplacements des populations ont accru l’incidence, de la violence sexuelle et sexiste et les violations des droits de l’homme.
« En République centrafricaine, les conflits armés ont contribué à l’augmentation des cas de violences sexuelles et les agressions physiques-en particulier les traitements inhumains et dégradants des femmes et des jeunes filles. En 2016, près de 60% des cas de violences sexuelles sont commis par les groupes armés, les Forces de défense et de sécurité ainsi que les forces de maintien de la paix. La prévalence du VIH parmi le personnel en uniforme est presque le double de celle de la population générale (environ 8%) », a-t-il indiqué.
De surcroît, le président centrafricain a relevé que le personnel en uniforme a une connaissance limitée en matière de VIH et s’adonne à des pratiques qui posent un risque élevé de transmission du VIH. La reconstruction de l’armée centrafricaine permet selon lui de répondre cette préoccupation.
« Nous sommes en train de reconstruire et de redéployer l’armée nationale et les autres Forces de Défense et de sécurité. C’est donc un moment clé pour concentrer notre attention sur les problèmes liés au VIH, aux violences sexistes et à la santé sexuelle et reproductive au sein de l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité en les impliquant dans une initiative de prévention, de traitement et de responsabilité sociale sur les violences basées sur le genre et le VIH. Cela veut dire éliminer toutes de violences basées sur le genre et réduire les la prévalence et les décès liés au VIH au sein des Forces de défense et de sécurité en Centrafrique. J’ai l’ambition d’atteindre zéro VIH et zéro violence basée sur le genre parmi les forces de Défense et de Sécurité », a fait savoir Faustin Archange Touadera.
Par ailleurs, les autorités centrafricaines ont préconisé la lutte contre le SIDA à travers l’armée. Les ministres de la défense et de la Santé ont à cet effet, travaillé en collaboration avec l’ONUSIDA et la Minusca afin de poursuivre l’objectif zéro VIH et zéro violence basée sur le genre au sein des Forces de défense et de sécurité.
« Cette initiative contribuera à nos efforts de reconstruction de L’État de droit et de renforcement des institutions centrafricaines. Un protocole d’accord sera signé avec l’ONUSIDA lors de la visite de mon frère Michel Sidibé à Bangui le mois prochain. Ce protocole vient illustrer la valeur et l’importance de la discussion que nous tenons aujourd’hui sur la coopération entre l’Union Africaine et les Nations Unies pour mettre fin au VIH, aux violences sexistes et sexuelles dans les situations humanitaires», a-t-il renchérit.
En marge de la 73ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU, les dirigeants sont réunis pour renforcer le leadership stratégique et coordonner de l’Union Africaine et des Nations Unies pour surmonter les défis majeurs qui existent dans la mise en œuvre des plans d’intervention humanitaire en matière de protection des droits, de prévention du VIH, de la violence sexuelle et sexiste et de promotion de la santé.