Par Hermann LINGANGUE
Bangui 4 décembre 2018—Ndjoni Sango : Le projet de budget de la République Ccentrafricaine, adopté par le Parlement, montre un accent distinct sur le domaine social. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Finances et du budget Henri Marie Dondra en commentant les résultats du scrutin.
« Le budget de 2019 est entièrement social », a déclaré Henri Marie Dondra, notant que le gouvernement a réservé près de 30% des dépenses pour les programmes sociaux.
C’est ce qui ressort de la décision du Parlement de ne pas allouer des fonds pour la construction des tribunes à Bangui. L’article prévoyait un financement d’un montant de 1,3 milliard de francs CFA. Les députés ont estimé que ces dépenses ne sont pas les plus importantes dans la situation actuelle.
« La raison pour laquelle nous avons refusé cela en faveur du financement des programmes sociaux, c’est parce que les Centrafricains appellent à la paix, à la cohésion sociale et au bien-être. C’est pourquoi, la construction de la tribune n’a pas de priorité pour le moment. Il vaut mieux d’utiliser cet argent pour les programmes sociaux« , a déclaré Benjamin Kaigama, vice-président de la Commission de la communication.
« Ce qui nous a poussé à supprimer cette ligne pour l’allouer aux programmes sociaux, c’est que pour l’instant, les Centrafricains réclament la paix, la cohésion sociale et le bien-être. Donc la construction d’une tribune n’est pas la priorité de l’heure. C’est pourquoi nous avons demandé la suppression de cette ligne pour la consacrer à un programme social », a-t-il fait savoir.
Pour Kaigama, les priorités aujourd’hui sont les questions sécuritaire, éducative et sanitaire. « Et non la construction d’une tribune qui ne nous apportera rien du tout pour le moment », a-t-il précisé.
Le ministre Henri Marie Dondra a accepté la position des députés.
« En tant que l’Assemblée Nationale a décidé de ne pas suivre les propositions du gouvernement, ce sont les règles de la démocratie, nous avons décidé de redistribuer ces coûts et de revenir à d’autres domaines prioritaires. C’est tout à fait normal« , a-t-il dit.
Le Ministre des Finances et du Budget, a dit qu’il ne peut que s’aligner sur la position des élus de la nation sur ce point
« Dès lors où l’Assemblée Nationale a décidé de ne pas suivre le gouvernement, et c’est un jeu démocratique, sur cette voie, nous nous sommes plié de prendre cette dépense là et de la repartir sur d’autres secteurs dits prioritaires. C’est tout à fait normal », a-t-il déclaré.
Le pronostic, prescrit dans le projet de loi du budget adopté par le Parlement centrafricain indique qu’en 2019, la croissance du PIB sera de 5% contre 4,3% en 2018. Les principaux facteurs de la croissance du produit brut seront la relance de l’agriculture, les processus de récupération dans les secteurs primaire et minier, du traitement à petite échelle, du transport et du commerce.
Il est évident que le développement social, la revitalisation des secteurs clés, qu’il s’agisse du secteur agro-alimentaire et les industries connexes, ou de l’extraction des ressources, ne peut se produire sans la stabilisation de la situation intérieure du pays.
« Nos capacités sont limitées en raison de la faible sécurité dans le pays et de l’étroitesse de la base fiscale« , a déclaré Martin Ziguélé, chef du Comité parlementaire de l’économie, des Finances et de la planification, en commentant les difficultés de la budgétisation et du développement économique.
Comment peut-on changer la situation ?
Elle est déjà en train de changer pour le mieux. Cela est facilité par un certain nombre de mesures et de décisions prises récemment dans le pays. Tout d’abord, c’est l’adoption de la Résolution de Khartoum, qui implique la réconciliation et la désescalade de la confrontation civile, ainsi que l’aide des acteurs extérieurs.
Il s’agit de la Russie qui s’occupe de la formation des Forces Armées Centrafricaines qui sont déployées dans certaines régions du pays avec l’aide matérielle de la Russie. C’est l’armée gouvernementale qui reste la seule force capable d’assurer la sécurité de la population dans des conditions d’inaction de la part de la mission de paix de l’ONU.