Par Erick NGABA
Khartoum(Soudan) 26 janvier 2019—Ndjoni Sango : Les représentants du mouvement Antibalaka sont revenus sur leur décision de boycott des pourparlers de paix en Centrafrique ouverts à Khartoum depuis jeudi dernier. Ils ont repris aujourd’hui les discutions après avoir claqué la porte du faite de l’arrestation de leur chef , Edouard Patrice Ngaïssona, par les autorités françaises en décembre dernier à Paris.
Le début des pourparlers entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés à Khartoum a été perturbé par un climat de mécontentement des représentants des Antibalaka.
Dès l’entame de ces discutions sous les auspices de l’Union africaine, ils ont suspendu leur participation pour réclamer la libération de leur coordonnateur se trouvant aujourd’hui à la CPI.
« Notre position c’est aussi celle du peuple centrafricain. C’est que nous avons dénoncé une justice à deux vitesses, de deux poids deux mesures, ce qui n’est pas normal. Nous avons estimé que notre participation à ce dialogue n’a pas sa raison d’être. Parce que notre leader a été arrêté. Voilà pourquoi nous avons posé des préalables hier pour dire que nous préférons retourner sur Bangui », a expliqué Ludovic Igor Lamaka, porte-parole du mouvement Antibalaka.
Une médiation a été entamée par le gouvernement centrafricain et le panel des facilitateurs de l’Union africaine pour les convaincre. Aujourd’hui, les discutions ont repris avec la participation des représentants des Antibalaka qui sont revenus sur leur décision.
« Nous avons eu des entretiens hier avec les médiateurs qui ont promis de nous mettre en contact avec notre gouvernement pour entamer une procédure auprès de la CPI. C’est même ce que nous avons demandé. Nous avons échangé avec notre ministre de la justice Flavien Mbata avec qui nous avons discuté en tant que Centrafricains. Avec le gouvernement centrafricain, nous avons trouvé un compromis », a-t-il fait savoir.
L’assurance que les représentants Antibalaka ont reçue afin de reprendre leurs chaises de discussions, est d’entamer, d’après Igor Lamaka, une procédure auprès de la CPI en vue d’obtenir des satisfactions à leurs revendications.
Patrice Edouard Ngaïssona a été arrêté en décembre dernier à Pairs par les autorités françaises puis remis à la CPI le 24 janvier courant. Cette arrestation n’a pas rencontré l’agrément des Antibalaka qui dénoncent une justice à grande vitesse.
Les pourparlers de Khartoum se poursuivent aujourd’hui dans la capitale soudanaise et cela jusqu’à la semaine prochaine. Le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés doivent trouver un compromis pour une sortie définitive de la crise qui endeuillé le pays depuis 2013.