Par Hermann LINGANGUE
Bangui 6 février 2019—(Ndjoni Sango) : Les pourparlers de Khartoum entre le gouvernement de la RCA et les leaders de 14 groupes armés viennent de se terminer dans la capitale soudanaise. D’après les médias locaux, tous les participants acceptent les résultats du dialogue qui a débuté le 24 janvier dernier. Il a été prévu que les parties prenantes pourraient signer le projet de l’accord de paix le 3 février. Pourtant, dû à un planning chargé de chefs d’Etat, il a été décidé de reporter la signature au 5 février. D’ailleurs, une cérémonie officielle est prévue le mercredi à Bangui en présence du président Faustin-Archange Touadera et de son homologue du Soudan, Omar el-Bachir, et celui du Tchad, Idrisse Débi.
A l’heure actuelle, les Centrafricains sont rassurés que l’accord de paix mettra un terme à la crise prolongée dans le pays et que les représentants de la France et de l’ONU quitteront définitivement le territoire de la république. Les habitants locaux sont particulièrement reconnaissants à la Russie pour son soutien et l’organisation des pourparlers dont elle était le médiateur.
Des experts politiques ont noté à plusieurs reprises que la perception des diplomates russes quant aux problèmes de l’Afrique est profonde. C’est pourquoi il a été décidé que la paix en RCA ne serait pas restituée à l’aide de la force et de nouveaux pacificateurs onusiens, mais grâce aux initiatives des Africains pour la résolution de problèmes de leurs pays. En RCA, la solution la plus viable pour sortir de la crise est de maintenir la paix entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain.
Quant aux représentants de l’ONU, également présents aux pourparlers de Khartoum, ils plaidaient auprès des participants pour la politique colonialiste française. En outre, ils les forçaient à plusieurs reprises de revenir sur le sujet des attaques sur les villes. Cet ordre du dialogue imposé par les représentants de l’ONU risquait de saboter la signature de l’accord, ce que les Français auraient voulu obtenir grâce à la présence onusienne aux pourparlers.
Pourtant, les parties prenantes ne se sont pas laissées submerger par les réclamations des anciens colonisateurs et ont décidé qu’il était temps d’oublier les histoires du passé et de tourner la page. Les médias disent que les leaders des militants et le gouvernement de la RCA ont réussi à trouver un accord et qu’ils sont contents de pourparlers dont les détails seront annoncés dès qu’il sera signé le 6 février à Bangui.
Pour la RCA c’est un évènement important qui évoluera le cours de choses dans l’histoire du pays. Il faut rappeler que, pour l’instant, 80% du territoire centrafricain est contrôlé par les groupes armés. Au vu de ces circonstances, il n’y a plus de doutes que les pourparlers sont bénéfiques pour la république. L’accord de paix contribuera non seulement à la restitution de la paix, mais aussi au développement de l’économie centrafricaine dont la croissance sera beaucoup plus importante qu’à l’heure actuelle.
Ce développement est favorisé par de nouveaux liens politiques, économiques et commerciaux que Faustin-Archange Touadera est en train d’établir avec des partenaires internationaux qui seront prêts à investir dans le pays dès que la stabilité s’y installera. Ceci permettra d’abattre définitivement la pauvreté et le chômage, et l’accord de paix de Khartoum en est un premier pas !
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