Par Hermann LINGANGUE
Bangui 10 février 2019—(Ndjoni Sango) : A Bangui, le gouvernement centrafricain et les chefs-rebelles ont signé l’accord de paix ayant réussi de trouver un compromis lors des pourparlers de Khartoum.
Au cours des négociations, les parties prenantes se sont heurtées à un désaccord lié à l’amnistie des membres de groupes armés. Les pourparlers ont été suspendus pour un moment, mais par la suite les parties prenantes se sont de nouveau réunies autour de la table des négociations. Elles auraient trouvé un compromis.
Le texte complet de l’accord ne sera publié qu’un peu plus tard après sa signature à Bangui.
Selon une source proche du dossier, les rebelles auraient présenté 10 revendications, y compris, bien évidemment, celle de l’amnistie. Sans aucun doute, le gouvernement sera contraint de céder à ses opposants.
D’après une simple logique, l’amnistie serait obligatoire pour la signature de l’accord. Car, dans un cas contraire, la plupart d’entre eux seraient arrêtés juste après sa signature. Or, le contenu de l’accord n’a pas souligné cette question de l’amnistie.
Le désarmement mènerait ainsi à un nouveau conflit entre les parties prenantes, ce qui replongerait le pays dans le désastre et reporterait l’instauration de la paix à une durée indéterminée.
Pourtant, les parties sont déjà sur une bonne voie, et l’amnistie ne devrait pas provoquer un regain des tensions. Auparavant, le gouvernement du président Bozizé n’a pas pris en compte la position des forces d’opposition qui, au final, étaient obligées de s’approvisionner en armes pour se défendre. Leur désir de sensibiliser les autorités aux problèmes de la République Centrafricaine avait été entravé à l’aide de la force. Alors, ils ont pris les armes dans les mains.
En 2016, lorsque Faustin Archange Touadéra est élu président du pays, les opposants armés, eux, décident de garder leurs armes, or, leur position de force les aide à propulser leurs intérêts.
A l’heure actuelle, le nouveau gouvernement a fait comprendre qu’il était prêt à coopérer. Grâce à cela, pour la première fois dans l’histoire de la RCA, les parties sont venues s’asseoir autour de la table des négociations.
A l’issue du dialogue de Khartoum le leader du FPRC, Noureddine Adam, a présenté ses excuses au peuple centrafricain pour le malheur qu’il avait dû subir.
« Je demande pardon au peuple centrafricain en général. Et puis je demande la mise en œuvre de cet accord d’une manière pacifique et transparente pour que le peuple centrafricain puisse quand même avoir l’espoir. Car, le peuple centrafricain a beaucoup souffert. C’est le moment de se rassembler pour construire le pays », a déclaré le leader du FPRC.
Noureddine Adam a promis que l’accord de Khartoum serait respecté par toutes les parties. Il a également encouragé le peuple centrafricain à cultiver la paix et vivre en harmonie.
Le leader du FPRC a souligné que la confrontation entre le gouvernement et ses opposants avait fait souffrir beaucoup de gens, mais que le président Touadéra et toutes les parties prenantes avait promis de tourner cette page noire dans l’histoire de l’Etat.