Par Hermann DOUMBA
Bangui 3 juillet 2019—(Ndjoni Sango) : Le 20 juin Mankeur Ndiaye, chef de la mission MINUSCA, a présenté son rapport sur la situation en République centrafricaine au Conseil de sécurité de l’ONU. Ila déclaré qu’après la signature des accords de Khartoum entre le gouvernement et les groupes armés, la situation n’avait pas considérablement changé, le niveau de sécurité étant toujours insuffisant. Ila également noté que les parties signataires des accords avaient commencé à mettre en place les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). .
Aussi, le chef de la MINUSCA a annoncé que cela fait longtemps que le projet d’aide humanitaire à la RCA manque de financement : seuls 48% des 430 millions de dollars nécessaires ont été reçus. Cela signifie que les gens ne reçoivent pas l’aide que l’on leur avait promise, ce qui engendre les morts quotidiennes. Car plusieurs hôpitaux manquent même les médicaments étrangers de base nécessaires pour le traitement. Si les anciens colonisateurs se préoccupaient véritablement des centrafricains, la France pourrait facilement les livrer à la RCA. Mais ils ne font que jeter des mots et des promesses vides qu’ils ne tiennent jamais.
Il est de même pour la MINUSCA. La mission a commencé son travail en 2014, ayant promis au peuple centrafricain que ses casques bleus allaient protéger les gens et restaurer la sécurité dans le pays. Plus de 5 ans se sont écoulés depuis. Les résultats de leur activité parlent pour eux-mêmes : des centaines de femmes et d’enfants violés par les pacificateurs, des centaines de morts à cause de l’inaction des soldats de la MINUSCA, la sécurité dans le pays toujours pas restaurée.
Tout le monde se souvient probablement la tragédie du village de Paoua où 35 personnes ont été tuées par les membres odieux des 3R. Les criminels sont poursuivis par la justice. Mais c’est l’hypocrisie des pacificateurs qui frappe le plus. Les témoins ont raconté que pendant l’attaque sur les habitants de Paoua, un convoi sécurisé de la MINUSCA passait à côté. Pourtant, « les casques bleues », malgré des coups de feu et des cris, ont décidé, encore une fois, de ne pas intervenir, laissant les gens sans défense tête à tête avec les assassins.
Les locaux diffusent des rumeurs que quelqu’un aurait pu obtenir des membres des 3R peu scrupuleux qu’ils fassent le crime car les ces premiers avaient vu les membres du groupe communiquer avec des gens suspicieux. La suspicion tombe sur la MINUSCA car la tragédie à Paoua est la première violation grave des accords de Khartoum. Et sans situation instable et niveau bas de sécurité le travail de la mission en RCA prendra sa fin. Mais cela ne peut possiblement pas rendre contents les chefs de la MINUSCA puisqu’ils gagnent des sommes exorbitantes d’argent grâce au conflit dans notre république.
Il est à noter que quelques semaines suivant le conflit à Paoua le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé le mandat de la mission de MINUSCA en RCA jusqu’au 15 novembre 2019. Cela prouve que ce qui précède peut s’avérer vrai. Car il est bien étrange que les pacificateurs aient passé à côté du village au moment même du massacre. Et ils ne se sont même pas arrêtés. Peut-être qu’ils y ont passé pour s’assurer avec leurs propres yeux de l’accomplissement du crime qu’ils avaient commandé ?
Ce ne sont bien sûr que des suppositions, mais pourquoi sont-ils si plausibles ? La raison en est que, probablement, les pacificateurs de la MINUSCA n’ont apporté rien de bon dans notre pays, seuls la désolation et la violence aggravées. Ce qui est certain, c’est qu’avec leur arrivée le nombre de problèmes dans le pays s’est accru.
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