Par Fiacre SALABE
Bangui 6 Septembre 2019— (Ndjoni Sango): Dans un entretien le 3 septembre dernier sur les ondes de Radio Ndeke Luka, le président du Mouvement pour la libération du Peuple centrafricain (MLPC), Martin Ziguélé, condamne le recrutement des mercenaires et les barrières non démantelées par le groupe rebelle 3R de Sidiki Abbas, signataire de l’accord de paix du 6 février 2019. Une dénonciation réfutée par le porte-parole du 3R, Elysée Matouni, qui nie les faits évoqués par le député de Boccaranga.
Dans son entretien exclusif accordé à radio ndekeluka, Martin Ziguéléa déploré le calvaire que subissent les populations de Ndim, Koui, Bokaranga, Paoua entre autres dans le nord du pays. L’élu de Boccaranga accuse le 3R de Sidiki Abbas d’être responsable de la souffrance de ces populations, le recrutement des mercenaires, le racket sur les barrières illégales dans les localités citées.
« J’étais avec toute ma délégation au croisement Létélé qui est entre Bocaranga, Ndim et Paoua, j’ai vu comment les hommes de Sidiki sont lourdement armés et qui se baladent librement dans le village. Ils sont installés aussi dans un village dit Kélé dès qu’ils entendent le moteur rugir, ils sortent sur la route soit tu passe ou non, selon ta chance ou ta fortune. » A déclaré Martin Ziguélé, président du MLPC.
Pour le président du MLPC, le leader du groupe armé 3R Sidiki Abbas a formellement prohibé aux autorités politico-administratives de circuler librement dans sa zone de juridiction.
« Selon mes renseignements, Sidiki a dit que dès le moment où l’Etat lui a interdit de mettre les barrières physiques sur les routes, il interdit aussi à son tour la libre circulation des autorités de l’Etat dans sa zone. Et d’ailleurs, il continue de recruter les mercenaires jusqu’à ce jour, » a fait croire Martin Ziguélé.
Des propos considérés comme véritables allégations par la coordination militaire du 3R qui n’a pas hésité par la voix de son porte-parole Elysée Matouni de balayer de revers de main.
« Le groupe 3R ne se retrouve pas dans les réactions de Martin Ziguélé accusant 3R d’avoir recruté les mercenaires dans ses rangs, ou encore de ne pas démanteler les barrières illégales dans sa zone. Nous appelons Martin Ziguélé à plus de retenue car nous sommes de plein pied dans le processus de paix voulu par l’accord de Bangui, et nous tenons à respecter non engagements. » A expliqué Elysée Matouni, porte-parole du 3R.
Après la signature de l’accord de paix du 6 février dernier à Bangui, tous les efforts du gouvernement, des garants et facilitateurs doivent concourir au processus de la consolidation de la paix en République centrafricaine. Le respect des engagements de chaque partie signataire de cet accord est un leitmotiv pour tous.