Par Ulrich MAMELENYA
Bangui 8 Octobre 2019—(DJONI SANGO) : L’Union africaine, les Nations-Unies, et l’Union européenne ont réitéré leur appui à la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). Elles indiquent cet accord est l’unique voie pour le retour à une paix durable en RCA. Une position exprimée dans un communiqué conjoint publié hier dimanche à la fin de la mission effectuée du 4 au 7 Octobre.
Selon le communiqué conjoit, la mission avait ainsi pour but de faire le point sur les progrès accomplis, d’identifier les défis relatifs à la mise en œuvre de l’Accord de paix et d’échanger avec les différents acteurs concernés sur les solutions adéquates pour en accélérer l’exécution.
La délégation du haut niveau composée, du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Ambassadeur Smail Chergui, le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix et le Directeur général – Afrique du Service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne, M. Koen Vervaeke a salué les efforts déployés par le Président de la République et son Gouvernement, ainsi que par les acteurs qui travaillent pour la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix.
Dans le même communiqué, la délégation se félicite des progrès réalisés dans la restauration de l’autorité de l’État, notamment avec l’installation de tous les Préfets dans les 16 préfectures, de la majorité des sous-préfets, des Comités techniques de sécurité (CTS), des Comités de mise en œuvre préfectoraux (CMOP), ainsi que du déploiement progressif des Forces de défense et de sécurité.
« On encourage par ailleurs la population centrafricaine, y compris les parties signataires et non signataires, les acteurs politiques, la société civile et les associations de femmes et de jeunes, à continuer de soutenir la mise en œuvre de l’Accord qui reste l’unique voie pour le retour à une paix durable sur l’ensemble du territoire. La mission réaffirme la détermination de la communauté internationale à s’opposer à toute remise en cause de l’Accord dans lequel le peuple centrafricain a tant investi et qui répond à ses aspirations en matière de paix, de sécurité, de justice, et de réconciliation nationale. On rappelle que toute entrave à la mise de l’Accord expose ses auteurs à des sanctions », a encouragé la délégation conjointe dans ce communiqué.
La mission met en garde contre le non respect de l’accord
La mission conjointe, tout en prenant note des progrès réalisés à ce jour avec une baisse sensible des violences depuis la signature de l’Accord de paix, a exprimé sa préoccupation face aux actes hostiles qui continuent d’être perpétrés dans le pays.
Elle a fermement condamné, d’une part, les affrontements entre les groupes armés à Birao et ayant entrainé le déplacement de plus de 15 000 personnes, et, d’autre part, la persistance des violations de l’Accord de paix et des droits de l’homme dans les autres régions du pays, notamment au nord-ouest dans la période récente.
La mission en appelle également à toutes les parties prenantes à respecter scrupuleusement leurs engagements pris au titre de l’Accord et exhorte tous les groupes armés à déposer immédiatement les armes, à mettre un terme aux violences visant la population civile, à démanteler les barrières illégales et à privilégier le dialogue et la concertation, ainsi que les mécanismes de règlement de différends prévus dans l’Accord.
Elle engage toutes les parties à garantir l’opérationnalisation rapide des mesures de sécurité transitoires, notamment les Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) ainsi que le désarmement et la démobilisation des groupes armés.
Il est à rappeler que cette mission intervient après celle d’avril 2019, qui s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et les 14 groupes armés à Bangui.