Par Fiacre SALABE
Bangui 25 Octobre 2019— (Ndjoni Sango): Lors d’un point de presse tenue aujourd’hui à Bangui, le collectif des avocats de l’ancien président centrafricain François Bozizé réclame son retour au pays afin de participer à la vie politique de la nation. Ils dénoncent la circulaire signée par le ministre des transports et de l’aviation civile Théodore Jusso, faisant interdiction à toutes les compagnies aériennes desservant la République centrafricaine l’embarquement à bord de leur avion, de François Bozizé à destination du pays.
La question du retour au pays de l’ancien président centrafricain François Bozizé continue de préoccuper tant, ses caciques politiques que sa défense qui dénonce une cabale orchestrée par le gouvernement contre ses droits de rentrer en terre centrafricaine.
François Bozizé, pour le rappeler, est exile en Ouganda depuis son éviction du pouvoir en 2013, par l’ex coalition rebelle de la Séléka. Sous les sanctions des Nations unies, il ne peut pas se déplacer d’un pays à un autre.
Lors d’un point de presse tenue aujourd’hui à Bangui, le collectif des avocats de François Bozizé appelle les autorités à tout faire pour faciliter son retour, au nom des droits et libertés garanties par la constitution centrafricaine.
Selon le collectif des avocats de François Bozizé face aux professionnels des médias, la circulaire du ministère des transports faisant recours aux conventions de Varsovie et de Chicago, ne dispose d’aucune base juridique pour empêcher le retour de leur client au pays.
« Dans la circulaire du Ministre des transports et de l’aviation civile, il a cité à tort les conventions de Varsovie et Chicago et les résolutions des nations unies. Car ces conventions édictent des règles en matière de transport des marchandises et autres, qui ne peuvent pas servir de base juridique pour interdire le retour du Président François Bozizé», a expliqué Maître Nicolas Tiangaye.
Pour la défense de François Bozizé composée du trio Tiangaye, Panda et Opalayen, un recours a été déjà fait devant le tribunal administratif pour l’annulation de la circulaire du ministère des transports et de l’aviation civile interdisant aux compagnies aériennes d’embarquer leur client à destination de la Centrafrique.
Ils n’ont pas caché leur intention de poursuivre le dossier au cas échéant devant les juridictions internationales notamment la cour africaine des droits de l’homme, conformément aux instruments juridiques internationaux portant création de ces instances, dont la République centrafricaine est pays membre.
« Nous avons entamé la procédure de l’annulation de cette circulaire d’abord devant le tribunal administratif à travers la requête de sursis à exécution afin que le juge puisse se prononcer dans un bref délai car la présente circulaire constitue en effet, un acte administratif qui fait greffe. Au cas où notre démarche ne trouve pas gain de cause, nous envisageront d’autres procédures devant les juridictions internationales », a ajouté Maître Nicolas Tiangaye, Doyen des avocats de la défense de François Bozizé.
Tout porte à croire que les démarches juridiques pour le retour en terre ancestrale de l’ancien chef d’Etat François Bozizé envisagées par sa défense, ne constitueraient pas un simple coup d’épée dans l’eau aux yeux des autorités centrafricaines.
Car pour certains observateurs politiques centrafricains, pourquoi à un an de la course présidentielle, le retour au pays de François Bozizé devient-il une question cardinale ?