Par Christelle ADRISSE
Bangui 31 octobre 2019— (Ndjoni Sango): La situation humanitaire à Birao reste alarmante, avec des palpables tensions intercommunautaires et un risque de répercussions sur les villes de Bria et de Ndele, indique le Bureau des affaires humanitaires (OCHA) dans une note d’information.
En 20 octobre, les acteurs humanitaires ont enregistré près de 10 000 personnes déplacées internes (PDI) à Birao. Parmi ces déplacées, 8 017 personnes sont réfugiées sur le site de la Minusca, tandis que 1 744 se trouvent sur le site de l’aérodrome. Un profilage est en cours dans la ville pour déterminer le nombre de personnes vulnérables hors site n’ayant pas encore reçu d’assistance.
Au total 553 personnes sont nouvellement arrivées sur les deux sites de PDI de Birao. Sur le site Aérodrome 79 ménages pour 392 nouveaux arrivants en provenance des villages Fayafa et Kamoune situés à environ 13 km de la ville de Birao ont été enregistrés.
Sur le site MINUSCA, ce sont 27 ménages pour 161 personnes qui sont nouvellement arrivées au cours de la semaine écoulée. Les récentes pluies ont accentué les vulnérabilités existantes, particulièrement en termes d’hygiène et assainissement.
La Coordonnatrice humanitaire NAJAT Rochdi, dans le cadre de la deuxième allocation du Fonds humanitaire de la RCA, a alloué un financement d’urgence d’environ 3 millions de dollars pour des projets multisectoriels ayant pour objectif de soutenir la planification des sites, l’assistance en sécurité alimentaire, la santé et la nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’éducation et les services de protection.
Les humanitaires ont étendu la réponse aux familles d’accueil dans la ville de Birao. Ils ont également pu assister les déplacés de Kounjili et Ndijta, localités restées inaccessibles depuis le début de la crise suite aux contraintes logistiques et sécuritaires. Une timide dynamique de retour des déplacés du site de la MINUSCA vers la ville a été constatée, mais une prochaine évaluation devrait permettre d’en connaitre l’ampleur.
Deux semaines plus tôt, leur nombre était de 9 824 et 1 261, respectivement sur les sites MINUSCA et Aérodrome. Les récentes concertations entre les autorités, la MINUSCA, les humanitaires ainsi que les familles habitant aux alentours du nouveau site sur les risques d’empiétement sur leurs champs ont permis au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) d’éviter d’éventuels malentendus lors des travaux.
Il en est ressorti également que les conditions d’hygiène et d’assainissement, se sont fortement dégradées sur ce site abritant près de 10 000 personnes déplacées. En réponse, le cluster EHA avec l’ONG TGH, qui achemine déjà six mètres cubes d’eau potable par jour sur le site, a construit trois latrines supplémentaires, aménagé deux fosses à ordures et évacué les immondices, canalisé l’eau des pluies, amélioré le drainage des douches et augmenté les formations de promotion d’hygiène. Suite à une sensibilisation à l’hygiène, l’ONG a organisé un nettoyage collectif des déchets du site. Une fois que les eaux stagnantes seront évacuées, un système de gestion des ordures du site sera mis en place
OCHA, HCR et la Croix-Rouge centrafricaine ont organisé le 22 octobre dernier une réunion regroupant les autorités locales pour partager la méthodologie de profilage des personnes déplacées, retournées, familles d’accueil et d’autres personnes vulnérables à Birao.
Cette activité a permis d’harmoniser les approches lors du ciblage des bénéficiaires. Avec le soutien de la Croix-Rouge centrafricaine, déjà plus de 550 ménages vulnérables ont pu être identifiés au nord-ouest de la ville (axe Toumou) et dans sept quartiers de Birao.
Notons que près de 250 tonnes de vivres aura été acheminé sur place depuis le début de la crise, avec 12 655 bénéficiaires qui ont reçu une assistance alimentaire. i