Par Erick NGABA
Bangui 5 décembre 2019— (Ndjoni Sango): A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, Médecins Sans Frontières (MSF) en République centrafricaine a présenté son initiative dont l’approche communautaire à travers la stratégie des « Groupes communautaires d’ARV » (CAG). Le 30 novembre passé, le public centrafricain a assisté à cette manifestation organisée par MSF en collaboration avec le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS), ayant permis d’écouter les témoignages des personnes vivant en VIH/SIDA.
«Les communautés font la différence», c’est le thème de cette année au tour duquel la commémoration de la journée a eu lieu tenue à Bangui. Pour marquer cette journée, MSF en complicité avec CNLS, a organisé une sensibilisation sur les méthodes de lutte contre le VIH/SIDA.
A cet effet, des témoignages, du sketch sur l’approche adoptée par MSF pour toucher les communautés concernées par cette maladie, ont agrémentée la commémoration de la journée.
Dans sa stratégie de prise en charge des personnes vivant avec le virus du Sida, MSF initie une approche communautaire. L’organisation internationale médicale a mis en place des groupes communautaires d’ARV, en abrégé CAG. Certaines villes du pays notamment Boguila, Carnot, Paoua, Bria, Zemio, Kabo et Batangafo, sont des zones ciblées par cette approche.
Dans ces zones précitées, les communautés d’ARV sont formées par des patients séropositifs qui s’organisent, se réunissent volontairement, se soutiennent et choisissent entre eux un responsable capable d’assurer l’approvisionnement des médicaments antirétroviraux, depuis le centre de santé vers la communauté, afin de les distribuer à chaque patient membre du groupe. Cela a permis aujourd’hui de réduire la stigmatisation et la discrimination au sein de la communauté, et réduit les risques de ruptures de médicaments ARV.
Car, d’après Laurent Lwindi Mukota, responsable programme VIH pour MSF en RCA, la particularité de cette approche est qu’elle regroupe des personnes d’une même communauté, qui vivent dans le même environnement, et avec la même pathologie.
« Cette stratégie permet de faire un meilleur suivi des patients. Dans environ 75% à 80% des cas, les patients ont une charge virale basse. Beaucoup de nos patients vivent dans des régions où le transport et les infrastructures sont quasi inexistantes, les conditions de vie ainsi que la sécurité sont vraiment difficiles. En donnant à nos patients leurs médicaments pour plusieurs mois, on leur permet de poursuivre leurs activités quotidiennes tranquillement, et de ne pas s’exposer à l’insécurité sur la route en venant tout le temps à l’hôpital. Plus qu’un simple groupe de personnes, le CAG permet aux membres de se soutenir mutuellement dans un combat quotidien», a-t-il expliqué.
République centrafricaine où l’on compte 4% de taux personnes vivant avec le virus du Sida, MSF prend en charge 5983 patients séropositifs sous médicaments ARV. 2756 d’entre eux sont enrôlés dans les groupes communautaires qui sont soutenus actuellement par l’organisation.
Le premier CAG en République centrafricaine a été créé par MSF à Zémio, dans le Haut Mbomou où le taux de prévalence est estimé à 11,9% de la population, en novembre 2016.
Plus de deux (02) ans après le départ de l’organisation de Zémio, la ville compte toujours 75 CAG pour 1132 membres qui continuent d’être approvisionnés en médicaments ARV grâce à un circuit de ravitaillement mis en place par MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé.