Par Cyrille YAPENDE
Bangui 23 février 2020—(Ndjoni Sango) : Le gouvernement centrafricain a exigé lundi le 17 février, le départ de trois fonctionnaires de la Minusca, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique, pour « fautes graves », a en croire un communiqué gouvernemental signé par la ministre des Affaires Etrangères et des centrafricains de l’étranger, Sylvie Temon BAIPO.
Ces fonctionnaires se seraient rendus coupables de « comportements et agissements antinomiques au code de bonne conduite préconisée par l’Organisation des Nations-Unies et contraires à la bonne collaboration entre la Minusca et le Gouvernement centrafricain », selon la note diplomatique adressée au Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique.
Les personnes dénoncées sont Zalko Bars Dimitroff, chef de bureau de coordination à Bangui de la Minusca, Torres Ray, Directeur des affaires politiques de la Minusca et, Carlos José, Responsable de la coordination du 3e arrondissement.
« Les faits dénoncés sont jugés suffisamment graves par les Autorités centrafricaines qui de ce fait, demandent le départ des personnes concernées du territoire centrafricain », mentionne le communiqué signé du Ministre des Affaires Etrangères Sylvie Temon Baïpo.
Le membre du gouvernement a sollicité une mutation sous un délai d’une semaine pour ces fonctionnaires internationaux, « au risque de voir leurs immunités levées et de les voir être traduits devant la justice centrafricaine pour les faits qui leur sont reprochés ».
Lundi, des centaines de jeunes issus du Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix, ont organisé une manifestation populaire de protestation sur la Place des Nations Unies à Bangui contre ces trois hauts responsables de la MINUSCA. Selon leurs leaders, ces trois cadres sont à l’origine des actes machiavéliques mettant en péril la vie de leurs concitoyens.
«La jeunesse centrafricaine a trop souffert. Nous voulons une paix définitive et réelle et non une paix utopique », a lancé Betsaïda Mbongo, président du Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix, initiateur de ladite manifestation.
Il explique, par ailleurs, que ces cadres de la MINUSCA, « sont régulièrement cités dans plusieurs manœuvres machiavéliques mettant en péril, à chaque fois, la vie de nombreuses populations centrafricaines. Nous détenons des preuves à leur encontre. Nous avons donc saisi, par plainte, le Parquet de Bangui. La ministre des Affaires étrangères également a été saisie »
Pour ces jeunes manifestants, les trois fonctionnaires de la Mission onusienne en Centrafrique concernés seraient les instigateurs des troubles au PK5 dans le 3e arrondissement de Bangui. Ils entretiendraient à travers armes, munitions et argent le réseau des bandes armées qui prennent en otage les habitants de ce secteur et qui continuent de semer la terreur au PK5.
Les manifestants promettent de rependre leur mouvement s’ils n’obtiennent pas gain de cause, d’ici le 4 mars prochain.
Côté MINUSCA, son porte-parole Vladimir Monteiro a expliqué ce mercredi dernier à la presse que les responsables de la Mission ont entamé des discussions avec les autorités centrafricaines pour voir dans quelle mesure trouver une solution pacifique à cet incident. Affaire à suivre…