Interview réalisée par Grâce NGBALEO et Erick NGABA
Bangui 5 mars 2020—(Ndjoni Sango) : A la tête du Conseil National de la Jeunesse centrafricaine(CNJ), Paméla Audrey Derom, coordonnatrice du Réseau des Filles et Femmes Elites pour le Développement(RFFED), fait de l’unification de la jeunesse, la défense et la promotion des jeunes filles et la participation de la jeunesse au processus électoral son cheval de bataille. Elle évoques ces principaux axes au cours d’une interview exclusive accordée le mardi 3 mars 2020 à Ndjoni Sango, en prélude à la célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars.
Ndjoni-Sango (N-S) : Vous êtes installée à la tête du CNJ depuis mi- février, quelles sont vos priorités ?
Paméla Audrey Derom,(PAD) : Apres l’investiture et passation de service par le bureau sortant, mon équipe et moi, nous sommes en train d’élaborer un plan d’action triennal qui sera validé le vendredi prochain.
Le corps électoral, c’est-à-dire nos antennes préfectoraux et conseil d’arrondissement, vont participer au processus de validation de ce plan.Nous faisons aussi l’unification de la jeunesse centrafricaine, notre priorité.
Nous savons tous qu’au- jourd’hui, avec le problème que rencontre le pays tant au niveau politique, il y’a une division au sein de la jeunesse centrafricaine. Nous le constatons sur les réseaux sociaux avec des messages de haine, et même dans les causeries débats dans les arrondissements un peu partout.
C’est une mission difficile mais nous sommes en train de mettre des stratégies en place. Nous voulons que ce nouveau conseil ne soit pas limité par les jeunes étudiants, mais donner aussi la voix à tous les jeunes, pygmées, handicapés, entrepreneurs.
En tant que femme leader, qu’est- ce que vous allez faire pour amener les autres filles à relever le défi de la parité genre selon les prérogatives du CNJ ?
PAD : je dois être un modèle déjà pour encourager et motiver les autres filles.
J’avais beaucoup de filles au départ dans mon équipe qui devraient m’accompagner dans cette élection mais qui, en cours de route, ont abandonné par peur parce qu’elles ont fait face à un certain défi.
Elles ont fait face à des hommes qui pensent qu’une femme ne peut pas gouverner, et qui ont utilisé les moyens de violenter moralement et physiquement. Il faillait être déterminée et suivre mes ambitions pour aller jusqu’au bout, manière d’encourager les autres filles.
A travers les conférences, je peux motiver les autres filles pour leur dire que vous êtes des élites, il faut vous engager.
Bientôt les Centrafricains iront aux urnes. Comment le CNJ se prépare-t-il pour éviter que les jeunes tombent dans la manipulation durant cette période ?
Nous nous préparons à soutenir toute les candidatures des jeunes. Parce que si nous voulons que les choses changent, nous devons prendre la commande des choses, c’est pourquoi nous avons pris cette résolution de soutenir nos paires.
Comment ?
PAD : En mobilisant les autres jeunes pour cette cause, en aidant les candidats jeunes dans la conception des programmes qui répondent aux attentes des jeunes, pour avoir l’adhésion des autres jeunes.
En plus, nous allons sensibiliser les électeurs à voter à base d’un programme cohérent, qui répond à leur besoin.
N-S Et en ce qui concerne les jeunes femmes alors ?
PAD : Nous allons mettre un accent dans la sensibilisation pour booster l’agente féminine. Car parler aujourd’hui de la parité n’est pas un vain mot.
Nous sommes dans la semaine du 8 mars dédiée aux femmes. Que pensez-vous de cette célébration en Centrafrique ?
PAD: On a transformé Cette noble journée qui traduit le militantisme de femmes pour leurs droits à une festivité. Il faut changer les choses. Je pense que c’est le moment de vendre les potentialités des femmes par exemple, leur potentialité agricole.
La génération égalitaire que nous réclamons n’est pas dans l’achat de pagne et autres. J’ai pris la résolution depuis cinq ans de ne pas acheter de pagne ni pour moi ni pour ma mère.
Quels sont aujourd’hui les problèmes du CNJ ?
PAD : De sérieux problèmes logistiques, car le CNJ ne dispose ni de matériels de bureau, ni d’ordinateurs, ni de moyen de transport pour faciliter les missions à l’intérieur du pays.
Qu’attendez-vous concrètement des jeunes centrafricains à l’orée des élections ?
PAD : On est à quelques mois des élections. C’est une période sensible ; la jeunesse centrafricaine doit être responsable. Cette jeunesse ne doit pas se laisser manipuler c’est-à-dire aller de gauche à droite, par ce que nous savons par coutume, dans des périodes électorales, les jeunes, font ce qu’on appelle la prostitution politique. Ils disent que c’est le moment opportun également pour eux de s’enrichir. Mais c’est un jeu très dangereux. Donc nous appelons les jeunes, d’être matures.
Mais également à l’endroit du gouvernement et les partenaires au développement d’accompagner ces jeunes-là à travers le CNJ avec les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs recherchés pour l’intérêt de tous.
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