Par Christelle ADRISSE
Bangui 15 Avril 2020—(Ndjoni Sango) : Depuis le début de cette crise humanitaire qui sévit dans le monde entier, plusieurs pays ont fermé leurs frontières afin de freiner la propagation du COVID-19. Ce fléau qui tue des milliers de personnes dans le monde entier. La Centrafrique, à l’instar des autres pays, a également fixé des mesures barrières pour éradiquer cette maladie en fermant temporairement les frontières aux pays périphériques notamment : Le Tchad, Soudan, Congo et Cameroun.
Par ailleurs, certaines personnes prennent cette situation pour en tirer profit. À seulement 10 jours de l’application des mesures barrières annoncées par le Président de la République Faustin Archange Touadera, à l’intention de la population, quelques constats au niveau des prix des produits de premières nécessités ont été amplifiés ces jours-ci.
Pour l’heure, plusieurs produits de ce genre, notamment, le sucre, lait, savon, riz, pour ne citer que ceux-là, que ce soit dans les boutiques du quartier soit les marchés de la place, tous ont la même tactique, augmentant ainsi leur prix habituel.
Rencontrée ce matin au marché Combattant, une cliente très furieuse de la situation s’exprime :
« Je ne comprends pas que du jour au lendemain, les gens ne font qu’à leur tête. Le savon Azur que nous achetons souvent à 175 FCFA est désormais à 250 FCFA. Ce n’est pas croyable qu’à chaque fois le Centrafricain veut toujours profiter des cas de crise pour s’enrichir sur les autres, sachant qu’il n’y pas eu augmentation de salaire. Nous sommes dans une situation où nous devons être solidaires ; puisque cette épidémie n’épargne personnes. Mais si certaines personnes malintentionnées empruntent des chemins pareils, cela prouve qu’elles ne veulent pas vraiment arrêter cette maladie. Tout ce que vous voyez ici a augmenté de prix, vraiment, nous sollicitons l’aide du gouvernement par rapport à cette situation » a-t-elle envisagé.
Face à cette situation, Mahamat Taib Yacoub, le ministre du Commerce et de l’industrie, dans une interview accordée le vendredi passé, affirme qu’il y’aura une opération de contrôle des prix et qualité des produits de premières nécessités ; chez les producteurs, importateurs, grossistes, semi-grossistes et détaillants qui augmentent injustement les prix.
Dans son interview, il a rajouté : « Des sanctions seront appliquées sur les contrevenants », selon le membre du gouvernement.
Pour certains commerçants, comme Adrien, un boutiquier au marché de Miskine trouve logique les prix fixés par certains de ses compatriotes
« Ce n’est pas à notre niveau l’inflation des prix. Souvent, chez nos fournisseurs qui sont également des grossistes, les produits soit sont en carence soit ils coûtent plus chers que ce qu’on a l’habitude d’acheter. Nous avons également augmenté légèrement le prix à notre niveau pour obtenir une marge bénéficiaire. Il arrive des fois qu’on pose la question aux grossistes sans pour autant avoir les bons éléments de réponses face à cette situation »,s’est -il justifié.
Précisons que les produits de premières nécessités ne sont pas les seuls qui ont connus l’augmentation des prix ces derniers temps à Bangui. Le transport en commun, les denrées alimentaires, particulièrement la cuvette de manioc, tomate fraîche, quelques légumes et bien d’autres choses se font rares sur les marchés favorisant ainsi l’inflation.