RCA: arrivée massive des mercenaires étrangers, les experts de l’ONU s’indignent

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Des rebelles dans une localité de la RCA pour illustration

Par Cyrille YAPENDE

Bangui 20 juillet 2020—(Ndjoni Sango) : Le groupe d’experts de l’Organisation des Nations Unies chargés de contrôler l’embargo sur les armes en Centrafrique, exprime leur inquiétude dans un rapport annuel publié le mercredi 15 juillet dernier dont l’intitulé est un « afflux de combattants étrangers » dans ce pays qui se prépare aux élections présidentielle et législative dont le premier tour est annoncé pour le 27 décembre 2020.

D’entrée de jeu, les experts de l’ONU ont montré  leur indignation suite à une« série d’affrontements qui a été alimentée par l’arrivée de combattants étrangers et d’armes, principalement du Soudan », ont indiqué les experts dans ce document de 150 pages qui doit servir de base à un renouvellement à la fin de ce mois de juillet de l’embargo sur les armes en vigueur depuis 2013.

A l’exemple, des papiers d’identité tchadiens et soudanais retrouvés sur les corps de combattants du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, après l’attaque de Birao, en février dernier.

Le trafic régional d’armes n’a pas échappé à ses experts,« le trafic régional d’armes s’est également poursuivi le long d’autres itinéraires », ajoutent ces derniers qui ont cité à la suite une saisie d’armes en avril dernier à Gbadolite par les autorités de la République démocratique du Congo et qui était probablement destinée à la Centrafrique.

Dans ce même document, les experts ont émis un certain nombre de recommandations à la Centrafrique, au Soudan et au Tchad de « doubler d’efforts pour lutter contre l’augmentation des flux d’armes et de combattants étrangers en République centrafricaine, qui représentent une menace à long terme pour la région ».

Selon eux, la perspective des élections a donné aux groupes armés une raison supplémentaire de maintenir et d’étendre leur contrôle sur le territoire.

L’ombre du prolongement de l’embargo  sur les armes plane sur le pays

A quelques jours pour que les 5 pays membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies se penchent sur la question de l’embargo qui pèse sur la RCA, les deux groupes armés les plus actifs du pays, notamment, l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) et le Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) viennent de mettre leurs pieds dans le plat.

Les agitations et la reconquête de certains territoires par ces deux (2) mouvements rebelles ces derniers temps inquiètent les experts : « L’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) dirigée par Ali DARASSA et le groupe Retour, Réclamation et Réhabilitation, dirigé par Abass SIDIKI, ont étendu leurs zones de contrôle », ont-ils indiqué avant de préciser que les deux groupes armés à dominance peule cherchent à consolider et à étendre le contrôle du territoire pour maximiser la taxation des activités de transhumance.

Autres points d’inquiétude de ces experts pointent l’affaire d’armes disparues, ils estiment qu’elle illustre les faiblesses de la gestion des armes par les autorités centrafricaines. Ils pointent aussi que les notifications à l’ONU d’acquisition d’équipements sont souvent tardives. Les récents recrutements au sein de la Garde présidentielle risquent de compliquer aussi les choses.

« Bien que le recrutement des FACA (Forces Armées Centrafricaines) prévu dans le cadre du plan national de défense ait connu des revers persistants, le renforcement de la Garde présidentielle (Groupement spécial chargé de la protection républicaine ) s’est poursuivi », ont-ils relevé dans ce rapport.

Depuis mars, le rôle joué par la Garde présidentielle en matière de sécurité s’est sensiblement étendu, son champ d’action couvrant tous axes principaux, les intersections, bâtiments officiels et l’aéroport de Bangui, et s’étendant jusqu’à Mbaïki  et Damara, deux grands axes menant à Bangui, ont ajouté les experts.

Pour finir sur ces points qui peuvent être des signes précurseurs du probable prolongement d’embargo sur les armes, les experts ont indiqué que « les récents recrutements au sein de la Grade présidentielle n’étaient pas prévus dans le plan national de défense et son rôle n’a pas été coordonné dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité », ont-ils conclu.

Le rapport onusien publié le mercredi dernier va servir de base à un renouvellement ou pas de l’embargo sur les armes en Centrafrique à la fin de ce mois de juillet.

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