Par Grace Ngbaléo
Bangui 15 Septembre 2020— (Ndjoni Sango) : Les pièces de monnaie de francs CFA, utilisées en Centrafrique et dans l’espace CEMAC (Communauté Economiques et Monétaires des Etats de l’Afrique Centrale), ne sont plus acceptées par la population de la Préfecture de la Mambéré-Kadéi , celle de Berberati en l’occurrence. Constat fait par la Rédaction de Ndjoni-Sango durant un séjour de travail dans la ville la semaine dernière.
Il s’agit des pièces de monnaies jaunes de 5, 10 et 25F. Dans les marchés, les petits commerces, aux abords de la route, acheter un produit avec ces pièces n’est pas autorisé.
Une pratique courante qui a daté, importée de Ngaroi-boulaye ville frontalière entre le Cameroun et la Centrafrique.
Dans la vie quotidienne de la Mambéré-Kadéi, les gens ne sont pas habitués à ces monnaies, pensent certains.
« C’est parce que dans notre vie quotidienne dans la Mambéré-Kadéi, les gens ne sont pas habitués par ces pièces. Sinon, l’argent c’est l’argent, donc nous devons utiliser n’importe quelle pièce, mais malheureusement, nos frères ne sont pas habitués raison pour laquelle, ils refusent. Mais tu peux utiliser les monnaies, nos frères doivent changer, il faut utiliser tout l’argent autorisé sur le territoire », confirme Ali OUSMAN habitant la localité.
D’aucuns avancent la thèse d’ignorance car certains pensent que ces monnaies ne font pas assez d’argent : « Le fait d’utiliser que des billets, pense que ces monnaies ne font pas beaucoup d’argent ou n’ont pas une importance capitale, alors que c’est une grosse somme », soutient Jeannette OLET.
Ce comportement non seulement étonne qui est de passage dans la ville mais peut aussi l’empêcher à se procurer de quelques biens s’il ne dispose que de telles pièces.
Florentin qui s’est accroché avec un vendeur de méchoui se plaint de cette situation. Il raconte : « Je suis venu à Berberati en mission. Comme la nuit est tombée je suis sorti à la gare acheter les méchouis. Une fois avoir fini de manger, j’ai remis l’argent. Pour le chikwangue coûtant 100F, j’ai déposé les pièces de 10F sur la table. Au passage, une voix m’interpelle 10, 10, on ne prend pas les 10, 10 ici. Comme je n’ai pas d’autre argent, le propriétaire du lieu m’a laissé m’en aller tout en ordonnant à son second de jeter ces pièces ».
Face à cette situation, la même source préconise une sensibilisation sur l’utilité de ces pièces pour ne pas causer de l’entorse aux enfants demain dans le comptage.
« Il faut organiser des sensibilisations par rapport à ceux qui rejettent cet argent ».
Cette pratique n’est pas exclusive dans la Mabéré-Kédéi, mais de plus en plus elle est prend de l’ampleur. Aucune décision n’est jamais prise par le gouvernement pour sa limitation. A tel point que l’on se demande si les monnaies venaient à disparaître aujourd’hui, commencerons-nous à compter à partir de 50F en allant ?