EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 11 décembre 2020—(Ndjoni Sango) : Ce samedi 12 décembre va commencer la campagne électorale pour le scrutin groupé du 27 décembre 2020. Au regard de la tension politique palpable à la veille de cette compétition, on se demande si la campagne électorale sera tenue dans un climat apaisé.
La tension est perceptible et le courant ne semble pas passer entre l’opposition et le gouvernement. Les derniers développements de l’actualité laissent croire que l’opposition et le gouvernement sont à couteau tiré. Rien ne va plus suite à la décision de la Cour constitutionnelle sur l’éligibilité des candidats aux élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre courant.
L’opposition ne cesse d’accuser le gouvernement d’avoir intimidé ses membres à travers les perquisitions de leurs résidences. Elle ne partage pas l’avis de la Cour constitutionnelle sur l’invalidation de la candidature de l’ancien président François Bozizé, candidat du parti KNK à la présidentielle. Elle va jusque rendre responsable le président Touadera de cette invalidation.
Or, tout le monde sait que l’ancien président François Bozizé est lui-même responsable de ses actes. Il est aujourd’hui rattrapé par l’histoire.
En réfutant ces accusations, le gouvernement de son côté accuse aussi de l’opposition de menteur et de manipulateur. On assiste à des guerres de communiqué de presse. Cela démontre à suffisance que la tension est montée d’un cran entre les deux champs.
Pendant ce temps, va se dérouler la campagne électorale ce week-end. La crainte est que cette tension latente ne puisse pas se transformer aux heurtes physiques sur le terrain de campagne. Dans la rue de Bangui, la population observe et commente, et s’interroge sur la nature de cette campagne électorale, mais surtout le climat dans lequel cette campagne va se tenir.
Par ailleurs, les activistes de la société civile et les organisations internationales se mobilisent en faveur d’une période électorale pacifique. Hier jeudi à Bangui, les femmes ont pacifiquement marché pour réclamer la paix en période électorale.
Il est aussi du devoir des formations politiques et des acteurs politiques de sensibiliser leurs militants et sympathisants d’adopter un comportement responsable en cette période sensible des élections.
Les discours de haine, les provocations en période électorale doivent être combattues par tous afin de garantir un climat d’apaisement durant le processus électoral. Car, le pays a trop souffert des affres des comportements décalés des acteurs politiques.