EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 15 mars 2021—(Ndjoni Sango) : La République centrafricaine est restée ferme dans le processus de la démocratie en dépit de multiples tentatives de sabotage orchestré par des esprits malins. Contre vent et marré, le peuple centrafricain a prouvé sa soif de marcher sur le chemin de la démocratie.
La République centrafricaine traverse une rude période électorale. Les élections présidentielle et législatives se sont tenues d’abord le 27 décembre 2020 pour le premier tour, ensuite le 14 mars 2021, exceptionnellement pour le second tour et les partielles des législatives.
Ces élections ont eu lieu dans un contexte extrêmement difficile lié à l’avènement non seulement de la pandémie de Covid-19, mais aussi et surtout de la rébellion dénommée Coalition des patriotes pour le changement (CPC) de l’ancien président François Bozizé.
Beaucoup ne pensait pas que le pays pouvait arriver tenir les élections groupées, si bien que certains acteurs ont souhaité le report des scrutins voire même passer à une transition politique. Mais, il fallait rester le délai imparti établi par la constitution afin d’éviter à la fois un vide constitutionnel et une autre crise.
Avec la détermination des autorités centrafricaines, des partenaires stratégiques, et aussi du peuple centrafricain qui l’a démontré les jours des scrutins, les élections se sont finalement tenues dans le respect du délai constitutionnel.
Même si des dérapages sont enregistrés et déplorés durant le processus, le pari est aujourd’hui gagné. Car, l’objectif est de réussir le processus afin de sauver la démocratie encore fragile en République centrafricaine quoi qu’il arrive.
Or, tenir les élections dans le délai constitutionnel en Afrique central, a été toujours un miracle. Mais, si la République centrafricaine arrive à le faire malgré son contexte sécuritaire difficile, il y a de quoi à encourager à travers des soutiens multiformes lui permettant de sortir de sa situation en vue de son développement.
A travers la réussite de ces élections groupées, la République centrafricaine est en train d’écrire une histoire, celle de tourner la page des cycles de violences et de conflits qui l’ont fragilisée durant des décennies. Le pays sert aujourd’hui d’exemple à certains pays d’Afrique où les élections sont tenues avec beaucoup de tractations.
En bravant la peur et les menaces sécuritaires pour se rendre aux urnes afin de choisir ses dirigeants, le peuple centrafricain veut envoyer un message fort. Le message d’un peuple qui a décidé de sonner la fin des groupes armés et conflits militaro-politiques.
Ce message est celui d’un peuple meurtri, un peuple épris de paix et de justice, un peuple assoiffé de la démocratie et du développement. Ce peuple mérite une attention particulière de la communauté internationale.