Par Cyrille YAPENDE
Bangui 24 juin 2021—(Ndjoni Sango) : Rien ne marche actuellement dans les services étatiques depuis plus deux semaines, dans les départements ministériels et certaines institutions républicaines. Tout est au point-mort. Mais pour quelles raisons ? Suivez attentivement mes regards…
Par décret présidentiel, Henri Marie DONDRA, ancien ministre des finances et du budget a été nommé Premier ministre en remplacement de Firmin NGREBADA. Et deux semaines après sa nomination, la liste des membres du gouvernement n’était pas encore disponible. Pourquoi ? On n’est pas dans les secrets de Dieu pour pouvoir donner une réponse exacte à cette interrogation qui suscite déjà moult réactions dans le pays.
Le retard dans la mise en place des membres du gouvernement qui a finalement eu lieu hier, relevant du pouvoir discrétionnaire du Président de la République et de son Premier ministre, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Depuis que l’ancien Premier ministre a rendu sa démission et celle de son gouvernement, le travail fonctionne en pas de caméléon dans les administrations publiques, en commençant par les ministres sortants et les hauts cadres des départements ministériels qui prennent leur temps à égrener les chapelets à cause de leur avenir au lieu de se concentrer sur le travail national.
Diantre ! Cette situation a laissé un champ libre au personnel de l’Etat qui va au travail comme si le vent le leur permet. On n’a pas besoin de chercher des prétextes avec une lampe de torche en plein midi qu’en République centrafricaine, quand les chefs ne sont pas au bureau, les agents travaillent à leur manière. Mais hélas ! Cette façon de travailler ne profite pas aux administrés qui commencent à se plaindre.
« Nous avons de la peine à suivre mon dossier au niveau du ministère des finances et du budget. Je viens aujourd’hui, on me demande de repasser le lendemain. Je suis vexé par ce genre de comportement, et apparemment, depuis la démission du gouvernement, c’est le Directeur de cabinet qui gère ce département en attendant la nomination d’un nouveau ministre. Ce dernier est limité dans sa prise de décision et tout à coup, mon dossier est bloqué. On ose espérer que les choses vont fonctionner normalement dans les prochains jours », a déploré cet homme déçu devant le département des finances et du budget.
Or, cette question qui commence à brûler les lèvres dans le pays est intervenue dans un contexte où la population s’impatiente déjà de découvrir les membres qui doivent composer le nouveau gouvernement de Henri Marie DONDRA qui est finalement rendu public hier mercredi.
Ce n’est pas tout ! Cette situation empêche le bon degré de la collaboration entre la République centrafricaine, ses partenaires internationaux et des ONG qui ont besoin d’un interlocuteur direct, c’est-à-dire, les chefs des départements ministériels.
Du côté de la Présidence et la Primature, on préfère garder son mutisme et poursuivre les consultations avec les différentes entités visant à mettre en place les membres du gouvernement dit de « large ouverture » par le Premier ministre.