Par Mamadou NGAINAM
Bangui 23 septembre 2021—(Ndjoni Sango) : A l’heure où les partenaires financiers de la République centrafricaine mettent la pression sur le gouvernement à travers le ministère des finances et du budget. Ce ministère a les yeux tournés vers la douane centrafricaine, qui est le vivier des recettes publiques.
Certes, la Douane, en dépit des difficultés sécuritaires qui ont sevré une partie du territoire empêchant les postes de provinces d’être opérationnels, n’a pas déméritée. Heureusement, avec le rétablissement progressif de la sécurité dans certaines zones récupérées par les FACA avec l’appui des alliés Russes et Rwandais, certains de ces postes sont ouverts.
Mais il se pose encore le problème de la reprise effective des activités dans ces zones frontalières et de l’intérieures. De tous les efforts déployés par la direction générale de la Douane centrafricaine sous l’impulsion du ministre de tutelle, appuyé par le Premier ministre, chef du gouvernement , sur l’instruction du chef de l’Etat, la Douane s’en est sortie tête haute.
De 2017 à 2019, elle a réussi à atteindre le plafond de ces recettes. Mais la pression des partenaires, ne baisse jamais. L’année 2020, a été plus ou moins satisfaisante à cause de la recrudescence des violences à l’intérieur du pays jusqu’au début de l’année 2021.
Le blocage du corridor principal de ravitaillement Bangui-Garouaboulaye, à presque asphyxié l’économie nationale et pourtant, la Douane a connu une perte énorme. Si le mois d’avril 2021 a été particulièrement satisfaisant pour avoir vu les recettes douanières dépassées le seuil des recettes mensuelles habituelles, cela se justifie par le rétablissement de la sécurité sur le corridor, mais aussi à l’assainissement des recettes par un contrôle minutieux des marchandises importées.
Cette mission économique de la Russie qui appuie la Douane centrafricaine dans les contrôles, a sensiblement réduit les fraudes de Garouaboulaye, Beloko, Bouar, PK26, les choses ne se passent plus comme avant où la fraude douanière a été très fatale pour le trésor public. La lutte contre la fraude fiscale-douanière, l’information des transactions et taxes douanières, la formation des cadres douaniers en nouvelles techniques de contrôle de gestion des données, sont des atouts indispensables qui commencent à porter fruits.
De tout ce qui précède, le chemin semble encore long à parcourir. Ces réformes ont besoin du temps pour que cette institution de l’Etat atteint le top niveau de ces recettes et partant de là, il faut souligner qu’il est temps que le gouvernement puisse penser à réviser les accords qui le lie avec la Minusca.
Durant plusieurs années, la société Albanaise Ecolog, importe des effets et marchandises de la Minusca sans pour avoir versé un centime dans la caisse de l’Etat centrafricain. En dehors de ces importations, il se passe des pratiques d’entente entre Ecolog et certains opérateurs économiques de la place. Du coup, l’Etat perd des recettes à deux niveaux.
Ces opérateurs économiques échappent aux paiements des taxes douanières parce qu’ils sont protégés par Ecolog. De l’autre côté, la Minusca échappe totalement aux taxes douanières. Selon certaines estimations des observateurs ou cadres des Institutions financières, c’est une bagatelle de 40 milliards qui échappent à la douane centrafricaine annuellement.
Si cette estimation s’avère vraie, nous pensons que, l’heure est indiquée, pour que la Douane centrafricaine puisse récupérer une partie de ces recettes par la sélection de certaines marchandises qui doivent être taxées.
Par exemple, à l’exception des effets militaires de la Minusca, les vivres et autres produits qui sont vendus localement doivent être taxés. Tels que le pain, sucre, l’eau raffinée, etc… sont des produits locaux.
Pourquoi alors importer des produits qu’on retrouve sur le marché local ? Ces quelques analyses ou observations pourront éclairer nos autorités à plus de responsabilité.