EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 2 novembre 2021—(Ndjoni Sango) : Au tour de rôle, les leaders de l’opposition centrafricaine ont, de part et d’autres, annoncé leur refus de siéger au comité d’organisation du dialogue républicain, dès que la justice veut se saisir de dossiers concernant certains d’entre eux. Le courrier du président du parlement annonçant la procédure de la levée d’immunité des trois députés de l’opposition sur lesquelles se pèsent des poursuites judiciaires, a créé une vive réaction des leaders des partis de l’opposition.
Les différentes réactions des leaders de l’opposition démontrent-elles ces allégations selon lesquelles, l’opposition est derrière la déstabilisation des régimes dans le pays ? La question reste posée.
L’eau qui a débordé la vase découle d’une note du président du parlement qui annonce une convocation des représentants des groupes parlementaires en vue de siéger sur une éventuelle levée d’immunité des trois députés notamment Martin Ziguelé, Anicet Georges Dologuelé, Aurélien Zingas, tous de l’opposition.
Ils sont visés par une poursuite judicaire dans l’affaire de la déstabilisation de la République centrafricaine à travers la coalition des patriotes pour le changement (CPC) un groupe de rébellion coordonnée par l’ancien président François Bozizé.
Mais, tout se passe comme si les leaders politiques centrafricains se culpabilisent quand la justice tente de se pencher sur leur cas. Comme on ne cesse de lire souvent, les hommes politiques ont tous une lourde responsabilité dans les multiples crises militaro-politiques que subit la République centrafricaine.
Sont-ils en train de donner raison à ces allégations ? Face à la justice, l’opposant Karim Meckassoua qui a pris la poudre d’escampette en est une parfaite illustration.
Alternativement, les leaders de l’opposition ont pondu des communiqués de presses pour annoncer leur non-participation au dialogue républicain dont la tenue serait à la fin de l’année en cours.
Dans leurs différents communiqués ayant le même contenu, ils ont unanimement dénoncé la démarche du régime de Bangui qui, d’après eux, ne favorise pas un climat politique apaisé pour la tenue du dialogue républicain. Ne doivent-ils pas faire face à la justice?
Or, l’affaire judiciaire est diamétralement opposée à tenue du dialogue républicain dont ils doivent contribuer à sa réussite pour la consolidation de la démocratie en République centrafricaine. En choisissant de faire continuellement la politique de chaise vide, le régime de Touadera occupe de plus en plus du terrain.