15 septembre 2014, 15 septembre 2015, un (1) an jour pour jour de présence en terre centrafricaine au nom de l’Organisation des Nations unies (ONU). La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) commémore aujourd’hui le premier anniversaire de son opérationnalisation en Centrafrique après le transfert de l’autorité par la Mission internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA). Un an d’action opérationnelle et d’abus sexuel sur la population.
La cérémonie marquant le premier anniversaire du Transfert d’Autorité entre la MISCA et la MINUSCA s’est déroulée ce 18 septembre 2015 au siège de la MINUSCA à Bangui. Cette cérémonie a vu la présence de nombreuses personnalités dont entre autres les membres du gouvernement centrafricain conduits par le premier ministre, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, les Représentants spéciaux adjoints du Secrétaire des Nations unies, les Représentants des organisations internationales, et les corps diplomatiques. Elle est marquée par quelques discours, le défilé militaire et une animation culturelle.
« C’est à une période charnière dans l’histoire de la République Centrafricaine que nous célébrons ce premier anniversaire de la MINUSCA. Le pays se prépare en effet à organiser des élections capitales pour son avenir. Le retour à l’ordre constitutionnel sera le gage du rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat dans le pays » a déclaré Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, et Chef de la MINUSCA.
Par ailleurs, il a remarqué qu’au-delà des réalisations par la MINUSCA, beaucoup reste à faire. Sur le terrain, les défis à relever pour les disciples de Parfait Onanga-Anyanga sont nombreux permettant le retour définitif à la paix. La sécurité, la restauration de l’Etat, le processus politique, et la lutte contre la pratique d’abus sexuel que sont impliqués les casques bleus de la MINUSCA, demeurent, à ce jour, des préoccupations. Toutefois, il demeure convaincu qu’ensemble, les Autorités de la Transition, la MINUSCA et tous les partenaires de la République centrafricaine, ce processus sera mené à son terme et à bon temps
« Beaucoup de progrès ont été réalisés. Nous sommes plus que jamais près du but. Cependant, des défis, qu’il nous faudrait ensemble relever, subsistent. Ils exigeront de nous tous courage, abnégation et désintéressement, en ayant pour seul objectif l’intérêt commun des Centrafricains, au-delà des choix partisans» a-t-il ajouté.
Du côté du gouvernement centrafricain, le bilan est de ce premier anniversaire est estimé positif. Car avec la mission, les autorités de la transition ont eu à réaliser des progrès. La MINUSCA assiste le gouvernement notamment dans la restauration de l’Etat sur toute étendue du territoire et le processus politique.
« C’est une grande journée. Car vous savez, il y a un an nous avons réalisé, avec la MINUSCA, beaucoup de progrès sur le terrain pour améliorer la situation sur le plan sécuritaire et humanitaire. Et je voudrais laisser un appel comme quoi nous avons encore un défis énorme, notamment le défis sécuritaire et électoral que nous devons concentrer nos forces pour y arriver », a noté Mahamat Kamoun, Premier ministre de la transition centrafricaine.
Certes, la MINUSCA a contribué au relèvement de la République centrafricaine affaiblie depuis plusieurs années de crises accumulées. Mais force est de remarquer que cette mission onusienne en Centrafrique a semé la zizanie et la désolation dans la mise en œuvre de son mandat. Abus sexuel sur la population en détresse, viol sur mineurs, pillage de ressources naturelles de ce pays, incitation aux affrontements entre les groupes armés, l’inaction et la passivité sont entre autres le comportement et les actes reprochés à la MINUSCA. Malgré le chantage de la politique de tolérance zéro que la mission veut prôner, il n’y jamais eu de justice rendue sur les 17 cas d’abus sexuel sur les civils où les casques bleus sont directement impliqués. Si bien que le monde avait assisté à la démission forcée de Babacar Gaye, l’ancien chef de la mission. Il convient de dire qu’il y a aujourd’hui un climat de méfiance entre la population et les casques bleus de la MINUSCA. Ce qui doit interpeller la MINUSCA a se regarder dans son propre miroir pour se remettre en cause afin de se corriger avant qu’il ne soit trop tard.
Au plan opérationnel, l’effectif de 10 000 militaires et 1 800 policiers initialement prévus par la Résolution 2149 du Conseil de Sécurité des Nations Unies est désormais atteint. La Mission s’est félicitée de ce que 9 266 militaires et 1558 policiers ont déjà rejoints les rangs de la MINUSCA.
Eric NGABA