Par Prince Bouanga
Bangui 5 décembre 2023-(Ndjoni Sango) : 10 ans aujourd’hui, les Centrafricains ont toujours en mémoire la sinistre date du 5 décembre 2013 marquée par des attaques coordonnées des Anti-Balaka contre le régime de transition des Seleka ayant plongé le pays dans une guerre civile qui a entrainé la mort de milliers de personnes.
Comme si ce n’était qu’hier, le souvenir de ce jour de 5 décembre 2013 à l’aube où les Banguissois s’apprêtaient à vaquer à leurs occupations et qu’ils surpris par des attaques coordonnées de la milice Anti-Balaka contre des positions des Seleka qui tenaient d’une main de fer le pouvoir à Bangui, reste tout comme les blessures et les stigmates de jour sombre, frais dans la mémoire collective des Centrafricains.
Ces attaques des Anti-Balaka qui marquent le début des affrontements interconfessionnels vont plonger le pays dans une guerre civile avec pour conséquences de nombreuses pertes en vies humaines et la destruction de nombreux édifices publics, religieux et des biens de particuliers.
Visiblement ému, un témoin oculaire des atrocités de ce jour témoigne :« Je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier. Ce jour-là et comme d’habitude je me suis levé de bonne heure pour me rendre à la boulangerie acheter du pain que je devrais revendre dans mon quartier avec d’autres vendeurs de pains comme moi. Mais on a été pris de court au niveau du Rond-point 4e où des affrontements intenses entre les Anti-Balaka et les Seleka se déroulaient, on était pris au piège entre les deux camps qui s’affrontaient et on s’est refugiés dans l’enceinte du Lycée Boganda mais malheureusement pour nous, des Seleka avec des militaires tchadiens de la MISCA sont tombés sur et ont ouvert le feu sur nous, tuant ainsi un de nos nôtres ce jour » a-t-il souligné.
Même si l’histoire de la RCA est marquée par de nombreuses crises militaro-politiques, celle de 2013 reste la plus grave à ce jour et de nombreuses victimes encore attendent que leur soit rendue justice et réparation.