Par Erick NGABA
Bangui 26 Janvier 2024—(Ndjoni Sango) : A travers un communiqué de presse, le gouvernement de la transition malienne s’insurge contre un certains nombres d’actes d’ingérence des autorités algériennes dans les affaires internes du Mali.
« Le gouvernement de la transition constate avec une vive préoccupation une multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali par les autorités de la République Algérienne Démocratique et Populaire, toutes choses portant atteinte à la sécurité nationale et à la souveraineté du Mali », indique le communiqué signé le 25 janvier courant par le Porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga
Dans le communiqué, cinq actes de l‘ingérence algérienne sont mentionnés. D’abord, au premier acte, l’imposition d’un délai de transition aux autorités maliennes, de manière unilatérale.
Au deuxième acte, l’accueil sans concertation ou notification préalable et au plus haut sommet de l’Etat algérien de citoyens maliens subversifs et de citoyens maliens poursuivis par la justice malienne, pour actes de terrorisme.
Ensuite, au troisième acte, l’existence sur le territoire algérien de bureaux assurant la représentation de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, devenus aujourd’hui des acteurs terroristes.
Par ailleurs, au quatrième acte, la volonté des autorités algériennes à maintenir le régime de sanctions des Nations Unies concernant le Mali, au moment où le Mouvement des Non Alignés et la Fédération de Russie s’y opposaient dans l’intérêt du Mali qui demandait la levée dudit régime.
Enfin, au cinquième acte, la main cachée des autorités Algériennes dans une manœuvre consistant à imposer un chapitre sur le Mali dans le document final du sommet du Mouvement des non-alignés à Kampala, en Ouganda, sans le consentement des autorités maliennes.
« Après analyse de ces cas, il ressort une perception erronée des autorités Algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un Etat paillasson, sur fond de mépris et de condescendance. Par ailleurs, le gouvernement de la Transition prend à témoin l’opinion nationale et internationale et les invite à constater l’écart entre les manœuvres d’hostilité des autorités Algériennes d’une part et d’autre part la responsabilité qui leur incombe au moment où elles siègent au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’instance chargée principalement du maintien de la paix et de la sécurité internationales», dénonce le communiqué.
En condamnant cette attitude, le gouvernement malien exige des autorités algériennes de cesser « immédiatement leur hostilité ». Il rappelle que les relations de bon voisinage exigent des comportements responsables devant être guidés par le sens de l’empathie et le respect mutuel.
« Le Gouvernement de la Transition serait curieux de savoir le sentiment des autorités Algériennes, si le Mali devrait accueillir au plus haut sommet de l’Etat, des représentants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie », ajoute le communiqué du gouvernement malien qui rappele aux autorités algériennes les relations séculaires et fraternelles historiques qui existent entre le peuple malien et le peuple algérien, toute en évoquant l’appui malien dans la guerre d’Algérie.
Partant de ces faits de relation fraternelle, le gouvernement malien invite les autorités Algériennes à se remémorer également leur responsabilité dans la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel. « S’il est vrai que l’intervention de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) a exacerbé la menace terroriste, il n’en demeure pas moins que c’est l’installation dans le Sahara du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) algérien, puis son allégeance à Al-Qaida qui marquent l’avènement du terrorisme international dans la région », conclut le communiqué.