Par Erick NGABA
Bangui 19 août 2024—(Ndjoni Sango): Un groupe d’une trentaine de Centrafricains, étudiants pour la plupart, a été empêché par le service aéroportuaire de Marrakech au Maroc, d’embarquer à bord d’Air Europa à destination de Cuba via Madrid, créant ainsi une vague d’indignation contre la représentation diplomatique centrafricaine à Rabat, accusant la Consule générale, Ediat Ngamana, d’être derrière ce coup monté. Pour cause, le service aéroportuaire aurait été alerté par un mail de l’embrassade de Centrafrique à Rabat sur un supposé réseau d’immigration clandestine des ressortissants centrafricains vers l’Espagne.
C’était le vendredi dernier quand des ressortissants centrafricains vivant au Maroc voulaient par voie légale embarquer pour Havane au Cuba. Avec des papiers légaux, passeport et visa de transit en Espagne, ceux-ci s’apprêtaient pour s’envoler le soir à bord de la compagnie Air Europa.
A la dernière minute d’embarquement, le chef de service aéroportuaire brandit au groupe de ressortissants centrafricains le refus d’embarquer. Selon les informations recueillies auprès d’eux, le chef de service d’embarquement de l’aéroport de Marrakech leur aurait montré un Email de l’ambassade de Centrafrique à Rabat selon lequel, il ne fallait pas laisser partir les Centrafricains.
Aussitôt, ils ont été maintenus à l’aéroport et leurs téléphones confisqués avant d’être relâchés quelques heures plus tard. Furieux, ils ont investi les locaux de l’ambassade de Centrafrique à Rabat où ils ont fait des tapages dénonçant la Consule générale d’être à l’origine du refus de leur départ vers l’Europe.
« Nous avons rempli toutes les formalités légalement comme tout autre passager. C’est au moment de l’embarquement que le chef service est venu nous dire, Centrafricains, de lui remettre tous nos passeports. Il nous a dit qu’il a reçu le mail de notre ambassade à Rabat de nous pas laisser embarquer les Centrafricains. Le mail est au nom de Ngamana. C’est-à-dire notre Consule. C’est pourquoi, nous dénonçons ce qu’elle a fait. Elle n’a qu’à rester à Bangui, car nous l’attendons ici au Maroc», relate une ressortissante centrafricaine, sous couvert d’anonymat.
Pendant ce temps, la chargée d’affaire se trouve en Centrafrique pour motif de santé de son époux, Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale centrafricaine. Contacté, ce dernier dénonce une tentative de manipulation contre son épouse qui, d’après lui, n’a rien avoir à cette histoire.
« Seulement, cette histoire est une pure fabulation contre mon épouse. Alors que cette dernière se trouve depuis bientôt deux semaines au pays. A quel moment elle a écrit pour demander aux autorités espagnoles d’interdire l’entrée sur le territoire à ces enfants. C’est une manipulation. Ils ont voulu faire porter le chapeau à mon épouse, préférant des menaces, des injures, des préméditations et voir même le kidnapping de mes enfants. C’est ahurissant et extrêmement graves et je saurai laisser passer cela inaperçu. J’y réserverai une suite judiciaire. Mon épouse qui est chargée d’affaires en ce moment en sa double qualité de Consule générale n’est ni en contact avec les autorités espagnoles ni avec la police de frontières du Maroc » réfute Evariste Ngamana, l’époux de la Consule générale de Centrafrique au Maroc.
En effet, la République centrafricaine et le Cuba sont liées par une convention facilitant la libre circulation à leurs ressortissants. Cette convention permet aux Ressortissants de migrer légalement pendant les grandes vacances vers le Cuba pour les études. Quittant Maroc pour le Cuba, il faut passer un moment de transit en Espagne avant d’atteindre la destination finale.
D’après les informations de Ndjoni Sango, de nombreux citoyens centrafricains ont atteint l’Europe où certains ont préféré rester en Espagne durant le transit. Cela est qualifié d’un réseau de migrant entraînant ainsi l’interdiction à cette vague de 35 Centrafricains environs d’embarquer pour Cuba.