« Nous ne lâcherons pas » ont déclaré les manifestants en colère contre le contingent burundais de la MINUSCA qui n‘hésitent pas de tirer à balle réelle sur la foule. Les choses se dégradent au moment où les manifestants arrivent à environ 100m de l’embrassure de palais présidentiel au Centre de ville de Bangui. A l’avancée de la foule devant le palais de la renaissance, le contingent burundais de la MINUSCA, en charge de la protection, ont ouvert le feu sur les manifestants. Cette heurte fait état de six (6) personnes tuées et d’une dizaine de blessés selon le bilan provisoire.
Des milliers de personnes sont descendus ce matin du 28 septembre 2015 dans la rue de Bangui, la capitale centrafricaine. A l’appel de la société civile centrafricaine, la population de Bangui s’est mobilisée en masse pour faire entendre sa voix face au drame du week-end passé où les mercenaires armés du km5 ont lancé des attaques ciblées sur les populations non musulmanes de 3ème et 5ème arrondissement de la capitale tuant des dizaines de personnes et plus de cent blessés.
La manifestation a pris de l’ampleur dans la capitale paralysant toutes les activités et la circulation. Des manifestants venus de 8ème, 6ème 4ème, 5ème, 2ème et 1er arrondissements de Bangui, ont pris d’assaut le Point zéro dont le centre de la ville. L’objet est, selon les manifestants brandissant les pancartes et banderoles, d’obtenir la démission de la présidente de transition Catherine Samba Panza : « Dégage Samba-Panza. Démission Samba-Panza « », lit-on sur les pancartes.
Malgré les tirs nourrit d’armes sur les manifestant, l’insurrection n’a pas l’air ce cesser d’atteindre son apogée. Après être dispersés par des coups de feu, les manifestants reviennent sur leur décision de continuer à exiger la démission de Catherine Samba Panza se trouvant actuellement au sommet des Nations unies à New York. Les rues du centre de la capitale sont occupées par les manifestants en dépit de dispositif des casques bleus qui prennent position aux alentours du palais présidentiel.
En outre, le Coordonnateur de la société civile, Gervais Lakosso avec son « mouvement citoyen pour l’appropriation de la destinée du pays » pose ses points de revendications à satisfaire avant la levée du mot d’ordre de désobéissance civique nationale. Les points phares de ces revendications sont entre autres le respect de la volonté du peuple souverain de Centrafrique par tous les organismes et organisations internationales dans leur relation avec le pays et leur implication dans la résolution de la crise, le redéploiement sans conditions et immédiat des Forces Armées Centrafricaines (FACA) sur toute l’étendue du territoire pour procéder au désarment des forces illégales et le rétablissement de la sécurité ; Le retrait des militaires français de l’opération sangaris du territoire centrafricain ; L’application du mandat des casques bleus présents en Centrafrique. A défaut leur retrait du territoire centrafricain ; Le désarment volontaire ou forcé dans le 3ème, le 4ème, le 5ème et le 8ème arrondissement de Bangui ; et le désarment volontaire ou forcé de tous les groupes armés dans le Centre-est ainsi que dans le centre nord du pays.
Pour rappel, la ville de Bangui a connu, une fois de plus, ce regain de violence après la découverte macabre du corps sans vie d’un jeune musulman au quartier Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui. Un assassinat que les habitants du quartier Combattant disent n’avoir pas connu l’origine ni s’être impliqués.
Eric NGABA