Par Fiacre SALABE
Bangui 14/10/16 (Ndjoni Sango): dès sa descente de l’avion suite au déplacement de New York pour la 71ème assemblée générale de l’ONU, le patron de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), Parfait Onaga Anyanga a confié à la presse l’engagement de son institution à lutter contre les fauteurs de trouble en Centrafricain. De son avis, le temps des armes est terminé, alors que les criminels continuent de massacrer la population sans être inquiétés.
La sempiternelle question de l’insécurité en République Centrafricaine ne cesse de tarauder les Centrafricains au moment où le pays aspire à un changement sécuritaire, afin de relancer son économie longtemps affectée par la crise. Pour le patron de la Minusca ayant confirmé à la presse dès son retour de l’assemblée générale de l’ONU, il a estimé qu’il est indicible que l’ordre public soit troublé au moment où le pays s’apprête au rendez-vous de la table ronde avec les bailleurs et donateurs en novembre prochain à Bruxelles.
Mais force est de constater que la sécurité faite aux populations Centrafricaines par la Minusca, demeure une inquiétude. Pour preuve, la tension ne cesse de surgir présence même des casques bleus qui demeurent passifs. Depuis ces derniers temps, de nombreux signes laissent présager une période de grande anarchie en matière sécuritaire sur l’ensemble du territoire centrafricain. Cette anarchie intervient au moment où le mandat de la Minusca selon la résolution 2301 prévoie la protection des personnes civiles, le désarmement des groupes armés qui sèment la terreur, la panique contre les paisibles populations que la Minusca entend protéger. Même la protection et la défense des droits de l’homme, le respect du droit international humanitaire prônés par la Minusca ne se sont pas scrupuleusement observés.
Ces signes n’excluent pas d’éventuelles turbulences qui pourraient toutefois compromettre les efforts consentis par les autorités centrafricaines qui préparent la table ronde de Bruxelles. De l’avis de plusieurs fils du pays, tout se passe comme si les autorités ont fait montre d’une posture amorphe face à cette décadence au niveau sécuritaire même si les lois constitutionnelles du pays leurs autorisent à être garant de la réconciliation nationale, de la défense du territoire face aux ennemis de la paix.
Depuis le retour du pays à l’ordre constitutionnel de suite des élections groupées du décembre dernier, qui devraient nécessairement enclencher des grandes décisions pour taire les fauteurs de trouble, cette euphorie n’était que de courte durée. Force est de constater que ces décisions voulues et attendues par les Centrafricains pour enfin voir les choses s’améliorer tardent à venir.
Pour preuve, le kidnapping des six policiers centrafricains il y a quelques mois par les extrémistes du Km5, l’accrochage entre deux groupes armés non conventionnels sur le tronçon Bangui Sibut du mois dernier, l’attaque de la ville de Koui par une faction de la Séléka avec incendie de plusieurs habitations, le carnage à Kaga-Bandoro occasionnant aujourd’hui des pertes en vies humaines et des dégâts matériels disproportionnés. Face à ces périples, tout porte à croire que les forces internationales ne peuvent endiguer ces malfrats qui portent atteinte aux droits de l’homme.
L’indignation des Centrafricains semblent être plus grande. Devant cette situation lugubre, il importe des actions concrètes et non des déclarations stériles. Ce ras-le-bol exprimé par les populations contre les casques bleus de la Minusca démontre à suffisance l’incapacité de la Mission onusienne en Centrafrique.