Par Eric NGABA
Bangui 15/10/16 (Ndjoni Sangonet) : au moins onze personnes ont été tuées ce samedi et une dizaine de blessés, lors d’une attaque des rebelles de la seleka à Ngakobo. Ceux-ci ont attaqué, au petit matin, le camp des déplacés de cette localité située à environ 350 km de la capitale. Les combattants rebelles de la Seleka se sont pris aux civils sous le regard complice des casques bleus de la Minusca qui les laissent faire.
Des sources locales, les combattants seleka sont entrés dans dans la ville tôt ce samedi au petit matin. Ils ont attaqué le camp des personnes déplacées de Ngakobo tuant des civils. Des cas de pillage et incendie des maisons d’habitation sont enregistrés.
« Les rebelles de Seleka sont venus vers 4h du matin et ont commencé à tirer des coups de feu qui nous ont fait fuir vrs la brousse. La population est terrorisée par tirs d’armes. Ils ont même attaqué le site des déplacés de Ngakobo où il y a eu beaucoup de morts notamment des civils « , a expliqué, un habitant de Ngakobo sous couvert d’anonymat.
Des sources concordantes, les personnes déplacées ont fui leur camp de fortune pour trouver refuge dans l’enceinte de la Société Sucrerie centrafricaine (SUCAF). Les sources locales, ce serait la suite des représailles dans la ville de Kaga-Bandoro dans la nuit du 11 au 12 octobre dernier qui se poursuivent à Ngakobo. Ces attaques disproportionnées ont causé la mort aux 11 civils et une dizaine de blessés qui ont été évacués par la suite à l’hôpital de Bambari à 63 km de la ville de Ngakobo.
Au lieu de sommer ses disciples qui laissent la population sous l’étau de la seleka, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Natons Unies et Chef de la Minusca, Parfait Onaga-Anyanga, s’insurge contre cette flambée de violence, dans un communiqué de presse.
» Pendant que la MINUSCA intervient sur tous les fronts pour s’interposer, mettre hors d’état de nuire des assaillants et s’assurer de l’intégrité de la vie des populations civiles, il est intolérable que des agitateurs puissent tenter, une nouvelle fois, de mettre en péril les efforts durement consentis et ainsi semer la désolation au sein des populations civiles « .
Dans le même communiqué, la Minusca a rassuré que des mesures sont prises pour renforcer leur position aux abords du camp de déplacés et intensifier des patrouilles.
Cette nouvelle attaque, il faut le rappeler, est la troisième dans ce camp des déplacés dans l’espace de 3 mois, la dernière en juillet 2016. La ville de Ngakobo a sombré dans la violence armée au moment où le président centrafricain, Faustin Archange Touadera a décrété ce jour le deuil national en mémoire des victimes des violences au début de la semaine à Kaga-Bandoro où il y a eu plus de 30 morts et 57 blessés.