Par Fiacre SALABE
Bangui 26 juillet 2017 (www.ndjonisango.net): Depuis plusieurs mois, les prix des denrées alimentaires ne cessent de galoper sur les marchés de Boda, ville située à 187 KM de Bangui dans la lobaye. La rareté et la chaireté des produits agricoles dans ladite ville sont liées à une forte mobilisation des populations de Boda dans les chantiers miniers pour des exploitations de l’uranium qui coule à flot, en délaissant les travaux champêtres.
Les principales cultures qui se pratiquent faisant vivre la majorité de la population de Boda sont le manioc, les banane-plantains, le sorgho, l’arachide, le café, mais aussi les cueillettes. Depuis plusieurs années, ces cultures ne sont pas du tout bien pratiquées par les populations autochtones de ladite localité au détriment d’intense activité liée à exploitation de diamant dans la localité de Boda.
La majorité des habitants s’oriente dans les chantiers miniers qui selon eux, leur font promptement plus de l’argent que dans les travaux champêtres où il faut attendre plusieurs mois pour que la moisson leur permet de subvenir aux besoins de la famille selon l’avis de certaines personnes interrogées.
Du coup les produits agricoles sont au fil du temps devenus chaires voire de plus en plus rares sur les marchés de Boda et, avec ce problème s’est installer progressivement la famine au sein de la ville. La cuvette de manioc qui était à 1000 Fcfa, est vendue aujourd’hui à 2500 Fcfa. Le sésame qui coûtait 5000 Fcfa la cuvette, a augmenté d’un cran à 9000 Fcfa aujourd’hui. Même le kilo de viande qui était vendu à 1000 Fcfa, aujourd’hui a doublé de prix. Pour ne citer que ceux-là.
« Ça fait pratiquement deux à trois ans que nous sommes confrontés à une quarence des vivres sur les marchés. Ce problème, je pense est lié à l’émanation des chantiers miniers qui absorbent presque tout le monde qui ne cesse de se diriger là-bas. Vous conviendrez avec moi qu’aujourd’hui, peu de gens cultivent la terre et les produits de ces travaux ne suffisent pas du tout aux besoins liés à la consommation de la ville de Boda en générale et c’est même la raison inéluctable de la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés », a expliqué Bartelémy Goukagna, un père de famille habitant le quartier Kassaï.
Pour Martine Féïboua, une commerçante que nous avons interrogée, il est difficile des fois difficile de trouver sur place les produits ici à Boda.
« Ces derniers temps, Il nous faut parcourir des kilomètres pour nous acheter surtout le manioc et d’autres produits afin de venir les revendre aux populations pour leurs consommations. Et puisque nous parcourons quelques kilomètres pour trouver ces produits vivriers, il nous faut absolument augmenter un peu les prix pour nous permettre de tirer nos profits » a-t-elle témoigné.
Sathurnin Grépandé, Sous Préfet de Boda affirme quant à lui: « Je puis vous affirmer que nombre des produits agricoles qui sont vendus ici à Boda sont importés de certains villages périphériques de la localité. Simplement parce qu’une bonne partie de la population se désintéresse peu à peu de l’agriculture au détriment des chatiers de diamant qui bordent quasiment toute la localité. Donc c’est le seul problème ayant engendré cette crise alimentaire en ce moment » a-t-il montré.
De l’avis de Constantin Mbioko, la crise militaro-politique qui a secoué la région de la Lobaye est aussi l’une des raisons qui pousse les populations à tourner le dos aux activités agricoles. Dans sa feuille de route en cours d’exécution, présentée il y’a un an à l’Assemblée Nationale, le gouvernement a proposé de faire de l’agriculture l’une de ses priorités.
Tout porte à croire que les autorités nouvellement élues se doivent de tout faire pour relancer l’agriculture sur l’ensemble du territoire centrafricain, en mettant en place une politique d’encouragement aux agriculteurs afin d’éradiquer la famine qui tue aussi que certaines maladies.