RCA: un habitant d’Obo témoigne des souffrances que les habitants de cette ville endurent depuis des années

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Par Socrates FIBANGA

Bangui 15novembre (Ndjoni Sango): Dans une vidéo de plus de 6minutes, un habitant de la ville d’Obo à l’est de la RCA témoigne des difficultés quotidiennes que rencontrent les habitants de cette partie de la RCA depuis des décennies. Selon lui, plusieurs acteurs dont des forces étrangères comme par les paramilitaires américains et les casques bleus onusiens sont à l’origine de leur souffrance.

C’est un  cri de cœur qu’Agnela Gbéwamba, un habitant d’Obo lance à l’endroit de l’opinion nationale et internationale à propos des souffrances interminables que la population de cette ville endure depuis de nombreuses années.

Dans un témoignage poignant avec l’air d’un plaidoyer à l’endroit des autorités, il ressasse de façon chronologique les acteurs et les facteurs à l’origine de leur calvaire qui ne cesse de s’empirer.

Selon lui, Obo en particulier et le Haut-Mbomou en général sont des régions martyres de la RCA qui ont commencé à souffrir du braconnage en 1981, ensuite, d’autres acteurs à savoir la LRA à partir de 2008, les paramilitaires américains de l’UPDF, l’UPC et pire encore les casques bleus de la MINUSCA.

« Tout commence par le phénomène de braconnage quand depuis 1981, les braconniers nous tuent et massacrent nos familles. En 2008, c’est l’arrivée des éléments de la LRA, lorsque les éléments de la LRA étaient venus, ils ont commencé à massacrer nos familles. Dans la suite, les américains de l’UPDF sont arrivés soit disant pour notre sécurité. Les américains disent au gouvernement qu’ils venus pour aider et protéger les populations du Haut-Mbomou  alors que sur le terrain, ils nous tuent, les UPDF nous massacrent. Les américains nous disent qu’ils sont des conseillers pour demander aux éléments de la LRA de déposer les armes, mais depuis 2008 jusqu’à 2016, personne ne nous a secourus »  a-t-il fait savoir.

Concernant les activités subversives des casques bleus, précisément les marocains déployés dans la ville en 2016, il affirme comme beaucoup d’autres habitants d’Obo l’ont déjà fait que ceux-ci sont de mèche avec les rebelles et entretiennent même l’instabilité dans la région.

« En 2016, les casques bleus des Nations-Unies sont venus. Nous avons encore une fois de plus estimé que notre souffrance était finie, là encore on s’est trompé. Entre 2016 et 2017, les éléments de l’UPC sont entrés dans la ville de Zémio et ont massacré la population. Les Nations disent que dans leur mandat qu’ils protègent les civils-la, ce sont eux qui fournissent les éléments de l’UPC avec des armes… Lorsque les éléments de l’UPC ont commencé à massacrer la population, le 7 aout 2021, le contingent marocain de la MINUSCA est allé à 35 kms sur la route de Mboki, livrer de l’eau et autres biens aux éléments de l’UPC. Le 26 aout, les casques bleus marocains eux-mêmes ont créé une crise dans la ville d’Obo » a renchérie Agnela Gbewamba.

Il rappelle par ailleurs que la population d’Obo vit avec la mort entre les mains à cause des exactions des bandits armés avec la bénédiction des casques bleus marocains qu’ils ont à maintes reprises demandé la relève dans la localité.