Par Mamadou NGAINAM
Bangui 13 décembre 2024–(Ndjoni Sango): C’était une nouvelle révélation qui a accablé, une fois de plus, la Mission de maintien de paix de l’ONU en République centrafricaine, Minusca, mais, qui apparemment, reste aujourd’hui sans suite. En octobre dernier, le journal Le Monde, en partenariat avec The New Humanitarian, a publié avoir recueilli les témoignages de dix-neuf femmes déclarées présumées d’agression sexuelle impliquant les casques bleus rwandais.
D’après Le Monde, Jeanne (Un nom fictif) venait de vendre quelques fruits et légumes à un casque bleu rwandais qui l’aurait invitée dans sa base afin de s’acquitter de sa dette. « Alors qu’on parlait du paiement, il m’a touché les seins et les fesses, raconte-t-elle d’une voix basse. Il m’a dit : “Tu ne sors pas aujourd’hui, tu viens avec moi.” Il a posé une grenade sur la table avant d’ajouter : “C’est soit du sexe, soit la mort», indique journal Le Monde.
Sans défense, Jeanne ne sait pas à quel saint se vouer du fait de manque d’information pour signaler son cas afin d’obtenir une prise en charge. « Si je ne suis pas allée voir la Minusca, c’est parce que je ne sais pas vers qui me tourner, mais aussi parce que j’ai peur. Ils disent que leurs casques bleus sont venus pour nous protéger mais ils nous violent, alors qu’est-ce qu’on peut faire ? », rapporte Le Monde dans son article publié le 16 octobre dernier sur son site web.
Que dit la Minusca ?
Dans un communiqué, la Minusca a décliné la responsabilité de ses casques bleus dans cette affaire qui a toujours terni l’image de l’ONU en République centrafricaine. « La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a pris connaissance des articles publiés le 16 octobre 2024 sur les sites web de The New Humanitarian et du journal Le Monde concernant des allégations d’exploitation et abus sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus en Républiquecentrafricaine. Nous notons avec regret que les articles, pour lesquels nous avons fourni des informations détaillées, mentionnent des contingents qui n’ont jamais été déployés dans les localités où les cas présumés auraient eu lieu. Alors que les articles reposent principalement sur des témoignages présumés de victimes qui, pour diverses raisons, n’ont pas pu ou souhaité signaler les abus présumés, la MINUSCA rappelle qu’elle a mis en place de nombreuses mesures de prévention contre les actes d’exploitation et abus sexuels ».
Deux mois après, aucune suite n’est donnée sur cette révélation sur des cas d’exploitation et abus sexuel.
L’on se demande si c’est un fait banal ou un montage qui n’a pas eu son sens.
Car depuis 2015, l’ONU a enregistré des cas présumés d’exploitation et d’abus sexuels signalés impliquant plus de 730 casques bleus de la Minusca en République centrafricaine. Affaire à suivre…