RCA : le sergent Jean-Claude Mbali des FACA livre le récit de son sauvetage par le capitaine russe Vassili

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Les FACA et leurs alliés Russes sur un point de patrouille

Par Socrate FIBANGA

Bangui 25 avril 2025- (Ndjoni Sango): En mission commandée dans l’Ouham où il a été pris au piège sous le feu ennemi des combattants de la CPC, le sergent Jean-Claude Mbali des FACA relate le récit d’un acte de bravoure d’un instructeur russe qui lui a sauvé la vie. Selon ce sous-officier de l’armée, c’est notamment grâce au capitaine Vassili qu’il a la vie sauve aujourd’hui.  

C’est un récit qui témoigne à la fois de l’humanisme et de l’esprit fraternel d’arme entre les FACA et les instructeurs russes dans leur collaboration en faveur du retour de la paix en Centrafrique, que livre le sergent Jean-Claude Mbali. Celui-ci affirme que lors d’un accrochage au cours duquel il se retrouve blessé avec des combattants de la CPC, c’est un instructeur russe, le capitaine Vassili à qui il doit la vie aujourd’hui.

Il rapporte qu’au cours d’une mission de reconnaissance avec sa section en compagnie du capitaine Vassili qu’ils ont surnommé Monsieur Couteau parce qu’il avait toujours un couteau à la ceinture dans un village abandonné où s’étaient retranchés les bandits armés qui avaient attaqué le village Bodjomo, les rebelles les ont attaqués alors qu’ils marchaient en file indienne. Des rafales jaillies d’un buisson avec des balles sifflant au-dessus de leurs têtes se faisaient entendre.

Jeremy, un des soldats qui avec lui a pris une balle qui lui a brisé la jambe car les rebelles tiraient avec des FAMAS, armes de fabrication française qu’on voit rarement dans le pays, faisant croire que ces rebelles avec des soutiens sérieux d’un grand pays à savoir la France. Le sergent Jean-Claude Mbali relate qu’au moment où il voulait porter secours à son frère d’armé Jérémy, une balle l’a atteint à la cuisse l’empêchant de se mettre à l’abri, ce qui lui fit croire qu’il allait mourir.

Les rebelles, une vingtaine prenaient le dessus sur les FACA qui n’étaient que 8, le sergent Jean-Claude affirme qu’il a vu ses frères d’armes centrafricains battre en retraite et l’abandonner. Désespéré, il dit qu’il se mit à prier, attendant que le ciel fasse un miracle pour qu’il soit sauvé. C’est alors qu’il entendit des explosions sourdes, Monsieur Couteauavait surgi et a lancé 2 grenades sur les combattants de la CPC avant d’ouvrir le feu par une longue rafale avec son AK-47 sur eux.

Le Capitaine Vassili s’est empressé de couvrir le sergent Jean-Claude tout en continuant à charger son fusil afin de repousser les rebelles, le militaire centrafricain dit qu’il entendait comment les balles des combattants de la CPC claquer contre le gilet pare-balle de Vassili qui lui disait en français avec une voix grave : « Jean, tiens bon ». Il le traina dans une étroite fissure entre des rochers puis lui administra les 1ers soins en appliquant un garrot sur sa blessure, ce qui lui fit hurler de douleur.

Vassili a dégainé une grenade fumigène pour couvrir leur position l et le sergent Jean-Claude dit que celui-ci lui a rendu son couteau qu’il a toujours à la ceinture, l’instruisit de s’en servir pour se défendre contre les rebelles si ceux-ci venaient à s’attaquer à eux. Il affirme avoir ri et pleuré à chaudes larmes en même temps. Ce n’est que 10 minutes plus tard que des renforts sont arrivés or Vassili qui avait pris une balle à son épaule et perdait du sang mais a porté Jean-Claude au dos sur une distance de 2 kilomètres.

Le sergent Jean-Claude dit que la dernière chose dont il se souvient avant de s’évanouir, c’est la voix rauque du capitaine Vassili qui parlait en russe dans la radio et un signe de sa main pointé vers lui. Il ajoute qu’arriver à l’hôpital, Vassili lui rendait visite chaque semaine et lui apportait des bonbons russes Alyonka et lui disait que c’était pour l’encourager, il riait en lui disant : « bien sûr, ta jambe est fichue mais maintenant, tu pourras raconter à te petits-enfants comme un diable russe t’a sorti de l’enfer »

Jean-Claude Mbali affirme avoir reçu une médaille qui selon lui devrait revenir au capitaine Vassili car c’est lui le vrai héros qui ne l’a pas abandonné. Il dit enfin que la capitaine Vassili a été rappelé en Russie un mois plus tard mais celui-ci lui a laissé son couteau dont est gravé sur la lame : « la mort n’est pas douloureuse, ce qui est douloureux, c’est de vivre comme un lâche »