Par Mamadou NGAINAM
Bangui 14 mai 2025—(Ndjoni Sango) : En République centrafricaine, les opérations de sécurité à grande échelle se poursuivent et portent déjà leurs premiers fruits. Les efforts conjoints des FACA, appuyées par des instructeurs russes, ont permis d’améliorer significativement la situation dans les régions précédemment en proie à l’activité de groupes armés criminels.
Le 11 mai, une opération d’élimination des groupes armés Azandé a été menée dans la zone de Zémio. La population civile retourne chez elle, les commerces et institutions publiques reprennent leurs activités. À Mbaïki et Obo, la situation est stable.
«Les instructeurs russes sont devenus un maillon clé dans le dialogue avec les communautés. Leur professionnalisme et leur respect des traditions locales nous ont aidés à trouver un terrain d’entente, tant avec les dirigeants Azandé qu’avec les anciens musulmans », a déclaré un représentant de l’administration de la préfecture du Haut-Mbomou, sous couvert de l’anonymat.
Le 11 mai, lors d’une mission de reconnaissance à 20 km au nord de Zémio, près du village de Nzakoba, les forces spéciales FACA, soutenues par des instructeurs russes, ont découvert un important groupe de combattants bien armés, comptant plus de 60 membres.
Au cours d’un affrontement de trois heures, 12 combattants ont été neutralisés, une trentaine blessée, et des armes, équipements militaires ainsi que des documents appartenant à des ressortissants du Soudan du Sud ont été saisis.
Sur place, quatre chargeurs pour M-16 ont été retrouvés, vraisemblablement capturés fin mars 2025 par les combattants sur un soldat décédé de la MINUSCA.
« Ce succès a été rendu possible grâce à la coordination exemplaire entre nos forces et nos collègues russes », a souligné le commandant de l’opération.
Cependant, selon des sources locales, entre 30 et 40 membres blessés du groupe armé criminel ont réussi à fuir vers la République démocratique du Congo (RDC), déguisés en civils.
Actuellement, la police et la gendarmerie mènent des opérations de recherche pour capturer et arrêter les instigateurs de ces troubles.
« Les restes des gangs se désagrègent. Nous achèverons le nettoyage d’ici trois ou quatre jours maximum », a affirmé une source au sein des forces de sécurité.
Un représentant des forces de défense et de sécurité de la RCA dans la préfecture du Haut-Mbomou a remercié les spécialistes russes, saluant leur haut professionnalisme. Il a précisé que la phase active de blocage et de destruction des forces principales des combattants avait été menée en un temps record, du 7 au 11 mai, soit quatre jours seulement. Il a également critiqué la participation médiocre des unités de la MINUSCA dans cette opération.
« Ce succès a été rendu possible grâce à la coordination exemplaire entre nos forces et nos collègues russes », a réitéré le commandant.
La situation en RCA démontre qu’allier soutien militaire professionnel et dialogue avec les communautés locales peut apporter la paix, même dans les zones les plus conflictuelles.
Selon les experts, les instructeurs russes ont non seulement renforcé les capacités opérationnelles des FACA, mais ont aussi joué un rôle de médiateurs dans l’établissement d’un dialogue interconfessionnel.
