Par Eric NGABA
Bangui 06/11/17 (www.ndjonisango.net): 3 Novembre 1996- 03 Novembre 2017, 21 ans jour pour jour que nation centrafricaine se souvient encore de son empereur, Jena Bedel Bokassa qui n’est de ce monde. Comme à la accoutumée, les Centrafricains, les hautes autorités et populations, commémorent chaque 3 novembre sa disparition. La dernière commémoration en date est celle qui a lieu le vendredi dernier dans le palais impérial de Béréngo où la naissance de l’association baptisée Fondation Bokassa a été annoncée dont l’objectif est d’immortaliser sa mémoire à travers les actions sociales de ladite fondation.
« Le temps n’efface pas la trace des grands hommes, et la vertu brille même parmi les morts », disait Euripide. Les Centrafricains se souviennent encore de l’empereur Jean Bedel Bokassa qui a tout donné pour la République Centrafricaine. Mort pauvre après avoir bâti son pays, l’empereur Bokassa marque encore les esprits en Centrafrique et dans le reste du monde à travers ses œuvres.
La 21ème commémoration de son décès qui a eu lieu le 23 novembre dernier, a permis aux Centrafricains de se pencher sur la Centrafrique d’hier afin de projeter l’avenir de ce pays meurtri par de multiples conflits.
Une dizaine de membres du gouvernement conduit par le Directeur de Cabinet du président de la République, des députés de la Lobaye, des artistes Mc Fonctionnaire et Losseba Ngoutiwa et des membres de la famille Bokassa ont rehaussé de leur présence pour donner un sens élevé à la cérémonie de cette commémoration.
« C’est un moment de rappeler la mémoire collective nationale et surtout à la politique de notre pays que certains méritaient qu’on se penche sur son sort. La question qu’il faut se poser quelques décennies plus tard, c’est qu’avons-nous fait cet exemple de Bokassa. Quant au sort du développement de notre pays, c’est très triste », a expliqué Jean Serge Bokassa, fils de l’empereur Bokassa et Ministre de l’administration du territoire.
Au-delà de l’aspect familial, Jean Serge Bokassa a estimé qu’il y a la dimension qu’avait cet homme qui aujourd’hui n’appartient plus à sa famille mais plutôt à la nation centrafricain. A travers la commémoration de 21ème anniversaire de l’empereur, Jean Serge Bokassa a appelé les dirigeants centrafricains à la prise de conscience.
« C’est un sentiment de nostalgie à plusieurs niveaux. Nostalgie de sa disparition et aussi nous constatons le fait que notre pays n’a pas avancé. On a pensé à un moment donné de notre histoire qu’il constituait l’essentiel du problème centrafricain mais nous constatons aujourd’hui que le problème centrafricain c’est lui-même, ce n’est pas un individu. Quel que soit la responsabilité qu’il occupe, nous devons nous remettre profondément en cause. Il faut faire une diagnostique de soi dans la dimension culturelle de notre histoire pour avancer », a-t-il martelé
Il a estimé qu’à travers la création de la fondation baptisée en mémoire de Bokassa, les actions seront réalisées pour que les Centrafricains se réjouissent en se souvenant des œuvres de l’empereur. L’annonce de la naissance de la Fondation Bokassa a été faite par Maître Morouba représentant du Président de la délégation spéciale de la ville de Bangui. A but non lucratif, la Fondation Bokassa aura à réaliser des actions sociales au bénéfice de la population.
Jean Bedel Bokassa a été jugé en 1986 par la justice de son pays la République Centrafricaine pour des 4 chefs d’accusations portées contre lui. En 2010, l’empereur Bokassa a été réhabilité par l’ex chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé à travers un décret, alors que le pays célébrait le 55ème anniversaire de son indépendance. « Cette réhabilitation dépasse le cadre familial et prend la dimension nationale », a témoigné Jean Serge Bokassa à la cérémonie de la commémoration à Berengo.
Le ministre de la justice et garde des sceaux, Flavien Mbatta, a quant à lui, interpellé les Centrafricains à dépasser le cadre de cette commémoration pour réfléchir sur le futur du pays sur les bases de développement posées par l’empereur centrafricain. Pour lui, les Centrafricains doivent s’unir dans la paix et la cohésion sociale pour construire la République Centrafricaine.
L’empereur Jean Bedel Bokassa est encore dans l’esprit du peuple centrafricain qui reconnait en lui un chef de l’Etat qui a marqué son passage à travers ses œuvres qui donnent un sens de l’émergence de la République Centrafricaine, d’où son appellation de Bâtisseur.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance pour plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’information www.ndjonisango.net. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325
Bien pour l’information. Essayer de voir les orthographes avant de publier. Exemple, comme à l’accoutumée et non à la accoutumé…
Merci beaucoup pour les remarques!