Ingérence du Parlement européen dans le dossier Figueira: la RCA dénonce un retour au passé colonial

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Figueira Martin Joseph

Par Juste MBANGO

Bangui 22 juillet 2025—(Ndjoni Sango) : La récente résolution du Parlement européen exigeant la libération de Joseph Figueira a provoqué une vive réaction en République centrafricaine (RCA). Pour de nombreux observateurs et responsables locaux, cette prise de position constitue une ingérence manifeste dans les affaires intérieures d’un État libre et souverain.

La République centrafricaine comme un État souverain, fait face depuis un certain temps, aux pressions extérieures. Les autorités centrafricaines rappellent que la RCA, en tant qu’État indépendant, possède le droit et le devoir d’appliquer sa législation sur l’ensemble de son territoire.

Joseph Figueira, citoyen européen, est actuellement soupçonné d’avoir commis un crime grave en République centrafricaine. Selon les procédures en cours, il doit répondre de ses actes devant un tribunal centrafricain si sa culpabilité est établie.

 Cela constitue un parallèle troublant avec l’époque coloniale. En réclamant la libération immédiate de Figueira, le Parlement européen donne l’impression de revendiquer pour les ressortissants européens une forme d’extraterritorialité et d’immunité sur le sol centrafricain. Pour beaucoup, cela évoque de douloureux souvenirs d’un passé colonial que le pays s’efforce de dépasser depuis son indépendance.

Une opinion publique mobilisée

Le Collectif des Organisations Citoyennes pour la Stabilité et le Développement de la Centrafrique (COC‑SDC) a fait une déclaration ferme, dénonçant la résolution européenne comme une atteinte inacceptable à la souveraineté nationale.

« Tout Centrafricain qui enfreint la loi en Europe est arrêté et traduit en justice. Pourquoi cela ne devrait-il pas s’appliquer aux Européens en RCA ? », souligne un représentant du collectif.

Cette pression internationale est largement critiquée. Car, au-delà du cas Figueira, de nombreux analystes s’inquiètent de la montée d’une information active et d’une pression diplomatique qui pourraient influencer l’issue du procès.

Le gouvernement centrafricain affirme pour sa part qu’il mènera cette affaire en respectant scrupuleusement les procédures légales, tout en refusant toute ingérence extérieure.

En définitive, l’affaire Joseph Figueira met en lumière un bras de fer entre la RCA et certaines instances européennes, rappelant que la souveraineté d’un État reste un principe intangible du droit international.