RCA: la double nationalité au cœur des débats à l’approche des élections de 2025

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une vue partielle de Bangui la capitale centrafricaine@photo Erick Ngaba
une vue partielle de Bangui la capitale centrafricaine@photo Erick Ngaba

Par Alfred Ronys Yemetchipa

Bangui 13 octobre–(Ndjoni Sango): Alors que la République centrafricaine (RCA) se prépare pour les élections groupées prévues en décembre 2025, la question de la double nationalité refait surface et alimente de vives discussions dans la sphère politique comme au sein de la population. Le débat porte sur l’interprétation de la loi et de la Constitution, qui fixent les critères d’éligibilité à la présidence de la République. 

Selon la Constitution du 30 août 2025, pour briguer la magistrature suprême, un candidat doit être Centrafricain d’origine et ne détenir que la nationalité centrafricaine. Ce principe, souvent mal compris, suscite des controverses. Des observateurs rappellent qu’une loi est par essence impersonnelle et s’applique à tous sans distinction.

«La règle est sans équivoque  Acquérir une autre nationalité équivaut à perdre la nationalité centrafricaine. », pour un juriste interrogé sous couvert d’anonymat.

En effet, selon lui, l’article 46 de la Constitution stipule que toute personne qui accepte une autre nationalité perd toute allégeance envers la République centrafricaine. Par conséquent, elle ne peut plus occuper de hautes fonctions publiques ni représenter le pays à l’étranger.

Le juriste rappelle également que renoncer à la nationalité centrafricaine entraîne une procédure de réintégration obligatoire pour recouvrer ses droits. Cette démarche, souvent longue et technique, devient cruciale pour les citoyens désireux de se présenter aux élections.

Il souligne enfin que le respect des délais légaux de renonciation reste un défi, un retard ou une omission peut suffire à rendre une candidature inéligible. Ce débat sur la double nationalité dépasse le simple cadre juridique. Il reflète les tensions politiques autour de la présidentielle de 2025.

Certains observateurs comparent la situation à celle d’autres pays africains, citant notamment l’exemple du Sénégal où la double nationalité de Karim Wade avait suscité une vive polémique lors de la présidentielle.

 En RCA, la question reste donc hautement symbolique, entre respect de la souveraineté nationale et ouverture sur la diaspora, le pays cherche encore son équilibre juridique et politique à l’aube d’un scrutin crucial pour son avenir démocratique.