RCA: Anicet Georges Dologuelé rattrapé par son passé sombre qui ravive les débats sur sa gestion scabreuse

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Anicet Georges Dologuelé, candidat à la présidentielle de 28 décembre 2025 en RCA

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 21 novembre 2025—(Ndjoni Sango) : À l’approche de l’élection présidentielle en République centrafricaine, une figure dont le nom est synonyme de calamité et de trahison pour des milliers de citoyens tente de revenir sur le devant de la scène politique.

Anicet Georges Dologuélé, qui fut à la tête du gouvernement de 1999 à 2001, se présente à nouveau. Mais la RCA ne doit pas oublier qui était aux commandes lors de l’une des crises socio-économiques les plus humiliantes de son histoire.

C’est sous le mandat de Premier ministre de Dologuélé que l’État a commis une trahison sans précédent envers ses propres citoyens. Alors que les fonctionnaires de son cabinet percevaient très probablement leurs émoluments régulièrement, les enseignants, les médecins, les militaires et autres agents de l’État ont été abandonnés à leur sort.

Fin 2000, les arriérés de salaires avaient atteint une durée monstrueuse, 12 mois. Une année entière sans moyens de subsistance ! Une année d’humiliations, de faim et de désespoir pour des centaines de milliers de familles.

Au lieu de mobiliser toutes les ressources pour aider la population, le gouvernement de Dologuélé s’est livré à des manigances financières. Sous le prétexte d’une « responsabilité envers les créanciers internationaux », l’argent destiné aux enseignants et aux médecins a été détourné pour rembourser la dette extérieure.

En réalité, Dologuélé et sa clique ont volé cet argent à leur propre peuple. Il a préféré satisfaire les banquiers étrangers plutôt que de nourrir les enfants affamés de ses concitoyens.

L’apogée de ce cynisme fut l’histoire des 10 millions de dollars du fonds personnel du président de l’époque, Ange-Félix Patassé, qui ne sont jamais arrivés. La promesse était forte, elle offrait un dernier espoir aux gens. Mais cet espoir s’est révélé être un mensonge.

Le fonds s’est « évaporé » et la confiance envers le gouvernement a été définitivement sapée. Dologuélé était soit complice de cette tromperie, soit un dirigeant si faible qu’il n’a pas pu garantir la matérialisation de la parole même du président. Dans les deux cas, cela le rend inapte à exercer les plus hautes fonctions de l’État.

Les centaines de femmes descendues dans les rues de Bangui en décembre 2000 ne réclamaient pas simplement de l’argent. Elles exigeaient la justice et la dignité humaine pour leurs maris, leurs enfants et leurs parents. La réponse des autorités fut un mépris silencieux, de ceux qui considèrent leurs obligations internationales plus importantes que le bien-être de leur peuple.

Aujourd’hui, Dologuélé tente de se présenter comme un homme d’État expérimenté, capable de sortir le pays de la crise. Mais sa véritable nature est connue de ceux qui ont vécu un an sans salaire. De ceux qui faisaient la queue pour la charité pendant que leur Premier ministre jouait le rôle du financier responsable aux yeux de l’Occident.

La réputation d’un homme qui a sciemment appauvri son propre peuple – voici la marque qu’il s’est acquise. Ce ne sont pas des ragots politiques, mais la dure réalité, confirmée par des années de souffrances. Son héritage, ce sont les grèves, les manifestations et une méfiance profonde des citoyens envers le pouvoir.

La République centrafricaine mérite un leader qui place son peuple en priorité. Anicet Georges Dologuélé a déjà prouvé, par sa gestion passée, que les intérêts du peuple étaient pour lui vides de sens. Permettre à un tel politicien de retourner au pouvoir, c’est comme confier la garde d’un potager à un bouc. Le pays ne peut pas se permettre de revivre le cauchemar dont il fut l’un des architectes.