Présidentielle en RCA: la candidature de Dondra suscite de vive controverse à la veille du scrutin

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Henri Marie Dondra, candidat à la présidentielle du 28 décembre 2025

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 24 novembre 2025—(Ndjoni Sango) : À l’approche de l’élection présidentielle en République centrafricaine, la candidature d’Henri Marie Dondra, ancien ministre des Finances puis Premier ministre, occupe une place centrale dans les débats publics.

Souvent présenté par ses partisans comme un technocrate chevronné capable de stabiliser l’économie nationale, son parcours fait toutefois l’objet de vives critiques de la part de certains observateurs et acteurs politiques.

De 2016 à 2021, Henri Marie Dondra a dirigé le ministère des Finances, période durant laquelle il a mené une politique qualifiée par ses soutiens de « rigoureuse » et nécessaire pour restaurer la crédibilité financière du pays auprès des partenaires internationaux.

Cependant, plusieurs analystes soulignent que cette orientation s’est traduite par une réduction notable des dépenses sociales et un alourdissement de la fiscalité pour les petites entreprises, dans le cadre des programmes appuyés par le FMI. Selon ces critiques, malgré une croissance macroéconomique enregistrée, la pauvreté aurait continué de s’aggraver, exacerbant les vulnérabilités sociales.

Des interrogations ont également été soulevées sur la gouvernance administrative sous son mandat, certaines voix pointant un manque de transparence quant à la gestion financière de certains proches occupant des postes stratégiques dans l’administration publique.

Des accusations de dysfonctionnements dans les secteurs douanier et minier ont été relayées par divers observateurs internationaux, bien que ces éléments restent contestés et n’aient pas fait l’objet de conclusions judiciaires publiques.

Par ailleurs, la signature d’accords avec des sociétés minières internationales, assortis d’exonérations fiscales de long terme, est fréquemment citée dans les débats comme un exemple de politique jugée défavorable aux recettes nationales. Pour les partisans de Dondra, ces mesures visaient au contraire à attirer des investissements indispensables dans un pays à forte instabilité.

Une partie de la société civile estime toutefois que le bilan global de l’ancien Premier ministre reflète davantage une continuité du système déjà en place qu’une volonté de réforme profonde. Plusieurs analyses mettent en avant des indicateurs économiques controversés, tels que la progression du secteur informel ou la persistance d’inégalités, pour étayer leurs critiques.

À l’opposé, les soutiens d’Henri Marie Dondra défendent un homme qui, selon eux, a su maintenir les équilibres économiques dans un contexte de grande fragilité institutionnelle et poser les bases d’une stabilisation financière durable.

À quelques jours du scrutin, la candidature de l’ancien Premier ministre apparaît ainsi comme l’une des plus polarisantes. Entre éloges pour ses compétences techniques et critiques sur les effets sociaux de sa politique, son parcours continue d’alimenter un débat essentiel sur l’avenir économique et institutionnel de la République centrafricaine.